Si Godfried Danneels fut "un bon berger durant toutes ces années", ainsi que le souligna dans son homélie l'archevêque Jozef De Kesel, les brebis ont su trouver par centaines leur chemin pour venir lui rendre hommage suite à sa mort et lui dire adieu en la cathédrale Saint-Rombout de Malines, en Belgique, vendredi 22 mars 2019.
Près de 1 000 personnes s'y sont rassemblées pour les funérailles du cardinal réformiste et ancien archevêque de Malines-Bruxelles (de 1979 à 2010), décédé le 14 mars à l'âge de 85 ans, parmi lesquelles le roi Philippe et la reine Mathilde de Belgique. Le couple royal a assisté au service en compagnie du prince Laurent, frère du roi, et de la princesse Astrid, leur soeur, venue avec son mari l'archiduc Lorenz et qu'on a vue profondément affectée, incapable de réprimer ses larmes pendant la cérémonie. De nombreuses personnalités de la vie politique nationale et régionale, ainsi que des représentants des communautés orthodoxe, juive et islamique, y assistaient également. La cathédrale n'a d'ailleurs pas tardé à se remplir après avoir accueilli tôt dans la matinée la dépouille du défunt et, à une demi-heure du début du service, programmé à 11 heures, elle était déjà comble.
Tour à tour, les intervenants qui ont pris la parole ont fait le portrait d'un homme de raison et de dialogue, animé par des valeurs fortes et un grand sens de l'écoute. "Il n'était pas facile d'être à la fois guide et berger, mais il l'a été avec courage et autorité, a pour sa part considéré celui qui dirige depuis 2015 l'archidiocèse, Jozef De Kesel. Le cardinal avait le don de la parole. Par cette parole, parlée et écrite avec tant de passion, il a touché le coeur de beaucoup."
A l'annonce du décès de l'homme d'Eglise belge, le pape François avait adressé à Mgr De Kesel un télégramme de condoléances : "Le cardinal Danneels a servi l'Eglise avec un grand dévouement, non seulement au niveau de son évêché mais aussi de son pays et de plusieurs dicastères. Il était ouvert et faisait face aux défis auxquels est confrontée l'Eglise actuelle", y soulignait le Saint-Père, dont une lettre a été lue au début de la cérémonie d'obsèques.