En décembre 2023, le nom de Mathias Vicherat, ex-compagnon de Marie Drucker et père de son fils Jean, 8 ans, faisait les gros titres. Placé en garde à vue, le directeur de Sciences Po Paris se retrouvait alors au commissariat du 7e arrondissement de Paris pour des faits de violences conjugales. Sa compagne, la réalisatrice Anissa Bonnefont était elle aussi placée en garde à vue. Ce jeudi 24 octobre, tous les deux ont été jugés à Paris pour ces violences conjugales dont ils s'accusent mutuellement, nous rapporte l'AFP. Et six mois de prison avec sursis ont été requis à l'encontre de l'ancien directeur de Sciences Po et de son ancienne compagne.
"Ce n'est pas aujourd'hui le rôle de la justice de savoir à qui revient la faute de cette catastrophe conjugale", a déclaré le procureur de la République Florent Boura, au sujet de cette affaire qu'il estime "compliquée", et dans laquelle "les victimes sont aussi les coupables".
Mathias Vicherat était jugé devant la 10e chambre correctionnelle du tribunal de Paris pour deux faits de violence volontaire à l'encontre de son ancienne conjointe, ce qui lui a coûté sa place de directeur de Science-po... - De son côté, la réalisatrice était poursuivie pour violences volontaires au cours de l'année 2023. "Relation toxique", "vampirisation" et "obsession", voici quelques mots qui ont été prononcés dans cette affaire. Mais aussi le nom de Marie Drucker. En effet, selon le haut fonctionnaire, celle-ci serait souvent citée par son ancienne compagne.
Cela aura duré de longues heures. Les deux prévenus ont chacun fait part de leur quotidien dans le moindre détail. Une histoire de couple que l'on découvre ainsi ponctuée de disputes "quasi-quotidiennes" qui pouvaient durer "jusqu'à douze heures". Il a été aussi fait état d'un avortement qui les a "beaucoup abîmés". On découvre également des tromperies supposées de M. Vicherat "avec une femme mariée", des séjours en service de psychiatrie et des accusations de viol, classées sans fuite. Dans cette trouble affaire, le ministère public a également requis l'interdiction pour les ex-conjoints d'entrer en contact pendant trois ans.
En juillet 2023, lors d'une énième dispute, Mathias Vicherat est accusé d'avoir étranglé sa conjointe. Quelques mois plus tard, le 30 septembre, il lui aurait cette fois-ci fracturé le poignet alors qu'il tentait de saisir le téléphone qu'elle tenait dans ses mains. Elle s'en sort à l'époque avec 50 jours d'ITT. Du côté de sa compagne Anissa Bonnefont, on évoque des gifles, des coups de pieds mais également des coups de poings qui auraient conduit à une ITT psychologique de 30 jours chez l'ancien compagnon de Marie Drucker. À 46 ans, Mathias Vicherat a campé sur sa version des faits, contestant encore "formellement toutes les accusations de violences" dont il faisait l'objet.
Selon ses dires, il a réalisé "très tôt" être enfermé "dans une relation toxique". S'il intervenait, toujours dans sa version, "c'était pour la calmer". Il a fait état de la "pression permanente" dans laquelle il vivait, face aux multiples crises de jalousie de sa compagne, notamment à propos de la mère de son fils, Marie Drucker. Son avocat Me Patrick Klugman a plaidé la relaxe. Anissa Bonnefont, quant à elle, a reconnu plusieurs gifles, niant en revanche coups de pieds et coups de poing, assumant néanmoins être à l'origine des premières violences. La femme de 40 ans a décrit une "sensation de vampirisation", un manque d'estime de la part de son ancien conjoint qui la "dévalorisait". La décision de justice a été mise en délibéré et sera rendue le 29 novembre.
Mathias Vicherat reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à la clôture de l'affaire par la justice.