Les multiples célébrations entourant le 70e anniversaire de la naissance de John Lennon ont débuté dans la plus grande émotion à Liverpool, samedi 9 octobre, avec le dévoilement par celle qui fut sa première épouse, Cynthia, et le fils qu'ils eurent ensemble, Julian, d'un monument à la gloire de la paix et de l'enfant du pays, assassiné le 8 décembre 1980 à New York.
Dès vendredi, le géant Google avait adressé un clin d'oeil à la mémoire de Lennon, ornant pour la première fois sa page d'accueil d'un Doodle en vidéo : en cliquant sur le logo événement, on découvrait une cinématique naïve et touchante sur l'air d'Imagine (à voir ci-dessus).
Jusqu'au 9 décembre prochain, lendemain de sa tragique disparition, de nombreuses commémorations en hommage à l'ancien Beatle auront lieu partout dans le monde. A des milliers de kilomètres du berceau des Fab Four et de la Beatlemania, de l'autre côté de l'Atlantique, cette première date, où Lennon aurait célébré ses 70 ans s'il n'avait été enlevé à ce monde par la folie d'un homme (Mark David Chapman, toujours emprisonné après le refus de sa 6e demande de liberté conditionnelle), n'a pas été oubliée non plus. Ce sont des adeptes du monde entier qui ont ainsi convergé samedi vers New York, où Lennon passa les dix dernières années de sa vie, avec Yoko Ono : Central Park a accueilli la communion de milliers de personnes autour du mémorial "Strawberry Fields" (en référence à la chanson Strawberry Fields Forever) composé d'une mosaïque blanche et noire offerte par la ville italienne de Naples et flanqué du mot "Imagine"... Une plaque en bronze y figure, dressant la liste de 121 pays qui considèrent les Strawberry Fields comme un Jardin de la paix. Une fête avait lieu en soirée à la City Winery, préfigurant un grand concert hommage le 12 novembre prochain, avec notamment Patti Smith et Cyndi Lauper.
A Los Angeles aussi, l'effervescence s'est manifestée, principalement autour de l'étoile de la légende sur Hollywood Boulevard.
Tandis que Liverpool se réunissait autour de Cynthia et Julian, Yoko Ono, qui, avec Sean, fils qu'elle eut avec Lennon, s'est réconciliée avec Julian, était quant à elle en Islande, où elle a comme chaque année rallumé la tour Imagine Peace, mémorial qu'elle lui avait dédié. En parallèle, elle vient d'apporter un éclairage saisissant sur une zone d'ombre de la biographie de John Lennon et de leur sulfureuse relation.
Elle a raconté ce chapitre légendaire baptisé "the lost weekend" où John est parti avec son (leur !) assistante, May Pang. Et, ô surprise, Yoko a rendu grâce à Paul McCartney, pourtant loin d'être son meilleur ami (un différend lié au départ de Lennon des Beatles), pour avoir... sauvé son mariage avec John ! En 1973, alors qu'elle travaille depuis 3 ans pour le couple, May Pang voit Yoko Ono se confier à elle : John et elle s'éloignent l'un de l'autre. Elle suggère alors que Pang, 22 ans, entame une relation "physique" avec John, qui "l'aime bien". Ce que la jeune assistante finit par accepter, partant avec John pour la Californie, où ils vivront durant 18 mois, jusqu'aux retrouvailles entre Yoko et John en novembre 1974, en coulisses d'un concert d'Elton John.
Yoko Ono, que Libération a également rencontré en marge de l'anniversaire (un entretien à découvrir ici), explique comment Macca a rabiboché le couple, affirmant : "Je veux que le monde sache que c'est quelque chose de très émouvant qu'il a fait pour John. Il était véritablement soucieux de son vieux partenaire. John ne lui demandait même pas de l'aider - John, Paul, ils étaient tous trop fiers pour demander quoi que ce soit -, mais il l'a aidé. John disait souvent qu'il ignorait pourquoi Paul avait fait cela pour nous ; le fait est qu'il l'a fait." En l'occurrence, Paul et Linda rendirent visite à Yoko, à New York, au début de l'année 1974, et tous trois discutèrent longuement, presque toute une nuit. Paul demanda à Yoko sous quelles conditions elle serait prête à reprendre John : ce à quoi elle répondit que John devait lui faire la cour, et qu'elle envisagerait peut-être de renouer. Macca se rendit alors à Los Angeles, chez John et May Pang, prodiguant à son ami des conseils pour reconquérir l'artiste japonaise. John revint illico à New York faire sa cour ; une réactivité qui pesa dans la balance.
Moins d'un an après leur réconciliation naissait leur fils, Sean...
Après Julian, Macca... Les commémorations amèneraient-elles Yoko à un regain de bons sentiments ?