Prochainement jugée pour faux et inscription indue sur une liste électorale à Colombes, Rama Yade refait parler d'elle dans la rubrique judiciaire. Selon l'AFP, la secrétaire d'État vient d'être condamnée pour diffamation par le tribunal de Nanterre, après des propos tenus sur son blog au mois de décembre 2011 à l'annonce de sa candidature aux législatives. Elle devra payer 2000 euros d'amende dont 1000 avec sursis et également verser 2000 euros au plaignant, Philippe Sarre, le maire socialiste de Colombes (Hauts-de-Seine), pour préjudice moral.
Rama Yade devra également retirer le passage incriminé de son blog et publier sur la page d'accueil un communiqué reprenant les dispositions du jugement pendant trois mois. Outre le passage reconnu comme diffamatoire, elle était également poursuivie pour deux autres publications. Aujourd'hui, la vice-présidente du Parti radical de Jean-Louis Borloo a fait savoir par le biais de son avocate, Me Florence Bourg, qu'elle réfléchissait à la possibilité de faire appel.
Dans l'extrait incriminé, Rama Yade laissait entendre que des "agents municipaux" auraient été contraints d'exercer sur elle "une surveillance politique". Elle avait assuré que ses "concurrents" utilisaient "des moyens illégaux" pour la "fliquer", peu de temps avant que la campagne des législatives ne démarre. Selon la présidente de la 14e chambre, Fabienne Siredey-Garnier, Rama Yade "ne pouvait pas exciper de sa bonne foi". Par ailleurs, l'élue d'opposition de Colombes fait également l'objet d'une autre plainte pour diffamation, en cours d'instruction à Nanterre. Le plaignant est également Philippe Sarre, qui lui reproche d'autres propos, toujours sur son blog.
Hormis son adhésion à l'UDI, Rama Yade fait surtout parler d'elle pour ses démêlés judiciaires quand ce n'est pas pour des accusations de plagiat. L'ex-secrétaire d'État aux Droits de l'Homme (2007-2009) puis aux Sports jusqu'en 2010 dans le gouvernement de François Fillon sera en effet également jugée à Nanterre en 2013 pour "faux" et "inscription indue" sur les listes électorales à Colombes. La date du procès n'a pas encore été fixée mais Rama Yade risque jusqu'à un an de prison pour le volet "faux", et trois ans et 45 000 euros d'amende pour infraction au Code électoral.
Lors des élections législatives de juin 2012, Rama Yade avait échoué dès le premier tour dans la deuxième circonscription des Hauts-de-Seine, sous l'étiquette du Parti radical. Elle avait obtenu 13,84 % des voix, derrière le candidat du PS, Sébastien Pietrasanta, et le candidat de l'UMP, Manuel Aeschlimann.
Rama Yade est considérée comme innocente des faits pour lesquels elle a été condamnée par le TGI de Nanterre ainsi que pour les autres faits reprochés qui seront jugés ultérieurement et ce jusqu'aux décisions définitives d'appel ou de cassation.