Député LREM (La République en Marche, parti du gouvernement) de la 4e circonscription de Charente-Maritime, Raphaël Gérard est l'auteur d'un rapport sur la lutte contre l'homophobie dans les Outre-Mer. Un texte rédigé conjointement avec Laurence Vanceunebrock-Mialon (Allier, LREM) et Gabriel Serville (Guyane, GDR). Interrogé par Têtu, le député évoque sa propre homosexualité.
"Je suis, en effet, homosexuel et marié avec mon compagnon. Je ne l'ai pas dit médiatiquement mais je n'en fais aucun mystère, ayant toujours plaidé pour un droit à 'l'indifférence'", confie sans détour Raphaël Gérard. Et le député de 49 ans, également membre de la Commission des affaires culturelles et de l'éducation à l'Assemblée nationale, d'ajouter : "Nous aurons gagné notre place dans la société lorsque nous n'aurons plus rien à revendiquer. Je reconnais que la route est longue et si un peu de visibilité peut aider, alors soyons visibles !"
Le député, qui appartient à une majorité présidentielle dont plusieurs membres ont été de farouches opposants au mariage pour tous et ont tenu des propos extrêmement offensants envers les homosexuels, affirme que le gouvernement s'engage. "Les services de l'État et l'Éducation nationale ont un vrai rôle à jouer. Les figures politiques locales ont une responsabilité dans cette libéralisation de la parole. (...) Il nous paraît important d'avoir une action volontariste de la part des services de l'État. On se rend compte que les fonctionnaires sont mal formés. Les policiers locaux rencontrent ces mêmes blocages culturels. Prendre sans jugement la déposition d'un ou d'une homosexuel.le qui viendrait porter plainte n'est pas évident pour eux non plus", dit-il.
Ce coming out médiatique de Raphaël Gérard intervient quelques semaines seulement après celui de Mounir Mahjoubi, secrétaire d'État auprès du Premier ministre chargé du Numérique.
Thomas Montet