Alors que l'exposition consacrée à James Bond vient d'ouvrir ses portes à Paris, le célèbre espion perd l'un des plus grands metteurs en scène. Guy Hamilton, à qui l'on doit pas moins de quatre films de la franchise britannique, dont le cultissime Goldfinger, est mort à l'âge de 93 ans, a-t-on appris ce matin du Guardian.
Roger Moore, qui avait tourné sous sa direction dans Vivre et laisser mourir et L'Homme au pistolet d'or, a officialisé la nouvelle sur Twitter. "Incroyablement triste d'apprendre que le merveilleux réalisateur Guy Hamilton a rejoint la grande salle de montage du ciel", a tweeté Sir Roger Moore qui pointe "une affreuse année". Sean Connery, qui avait incarné 007 dans Goldfinger et Les diamants sont éternels, n'a pas encore fait de commentaire.
Réalisateur passionné par les films d'espionnage et d'action, Guy Hamilton était d'abord un amoureux de la France, où il a grandi, son père étant attaché de presse à l'ambassade de Grande-Bretagne à Paris. Il a débuté sa carrière cinématographique en tant qu'assistant-réalisateur de Julien Duvivier sur le tournage d'Untel père et fils (1940), avant de partir à Londres où il devient monteur aux actualités Paramount, avant d'être mobilisé dans la Royal Navy durant la guerre. Au sortir du conflit, il revient vers le cinéma en tant qu'assistant-réalisateur et travaille ainsi avec des cinéastes de renom tels que Carol Reed ou John Huston, avant de passer enfin à la mise en scène avec notamment Un inspecteur vous demande en 1954 et Manuela (1957) qui lui vaut un Ours d'or à Berlin. Mais c'est en 1964 que sa carrière bascule lorsque EON le débauche pour alterner avec Terence Young, le réalisateur de films James Bond. Il signe d'abord Goldfinger, avant de poursuivre avec Les diamants sont éternels (1971), Vivre et laisser mourir (1973) et L'Homme au pistolet d'or (1974). Entre-temps, il se sera occupé d'un autre espion, Harry Palmer, dans Mes funérailles à Berlin, avec un Michael Caine qu'il dirigera à nouveau dans un autre long métrage culte, La Bataille d'Angleterre, avec Harry Andrews, Laurence Olivier, Christopher Plummer...
Il laisse derrière lui son épouse, une actrice française née en Algérie, Kerima. Il l'avait rencontrée sur le tournage du Banni des îles, de Carol Reed, en 1952. Il était assistant-réalisateur et elle tenait le second rôle. On la retrouvera ensuite dans La Louve de Calabre, La Terre des pharaons ou encore Un Américain bien tranquille. Après s'être éloigné tous deux du cinéma après les années 1970, ils vivaient sur l'île de Majorque en Espagne.