La vie ne tient parfois qu'à un fil. Ou une barre. L'aventure, ou la mésaventure aurait pu tourner au cauchemar pour une troupe du cirque Arlette Gruss si le sauteur à la perche Romain Mesnil ne s'était pas mué en sauveur providentiel...
Tout débute vendredi 1er février du côté de Bordeaux, lorsque les Cuba Boys, une troupe cubaine de voltigeurs spécialistes de la barre russe comme son nom ne l'indique pas, termine son numéro. Deux porteurs envoient haut dans le chapiteau leurs compères à l'aide d'une fameuse barre russe, soit trois perches en fibre de verre reliées entre elles, lorsque celle-ci cède. Problème, la troupe n'a pas de barre de rechange. Et sans barre, terminé le spectacle pour les Cuba Boys...
Le cirque se met donc en quête d'une barre de remplacement, mais échoue à trouver son bonheur comme le raconte le quotidien régionale Sud Ouest. "Dès la fin du spectacle, nous nous sommes donc mis à la recherche de barres. En téléphonant partout, consultant Internet, les entreprises. Pour ne pas faciliter les choses, c'était le week-end. Tout était fermé", confie Willy's, l'attaché de presse d'Arlette Gruss. L'école du cirque de la ville ? Idem, rien du tout. Mais l'école met en contact le cirque avec Romain Mesnil, deux fois vice champion du monde de saut à la perche et adepte du naturisme pour trouver ses sponsors. "L'école avait des contacts avec Romain Mesnil, le vice-champion du monde de saut à la perche. Lui pouvait peut-être nous dépanner...", poursuit Willy's.
En effet, les barres russes sont composées de trois perches identiques à celles des sauteurs, reliées entre elles et objets de quelques améliorations pour permettre les acrobaties impressionnantes des voltigeurs... Voilà donc comment les Cuba Boys ont débarqué au domicile de Romain Mesnil, licencié au Club Bordelais, pour lui prendre quelques perches parmi la quarantaine qu'il garde chez lui. "Celles qui m'ont servi lors des différentes épreuves, les Jeux olympiques ou autres, comme celles qui me servent encore. Ils m'en ont pris six. Ça leur fait deux barres", raconte-t-il, expliquant comment ils avaient pu remonter jusqu'à lui : "C'est grâce à mon fils qu'ils sont remontés jusqu'à moi. Deux ans de suite, il a fait l'école du cirque. Ils avaient conservé mes coordonnées..."
Les Cuba Boys sont donc sauvés grâce à la générosité du perchiste, très surpris de voir débarquer à son domicile ces voltigeurs qu'il n'aurait jamais imaginé voir un jour, et encore moins les aider avec ses outils de travail de 5,20 m de long. Pour le remercier, les Cuba Boys avaient invité Romain Mesnil ce mercredi à assister à leur spectacle, ce qu'il n'a pas manqué de faire avant de prendre la pause avec les artistes et de s'essayer à quelques numéros d'équilibriste sous l'oeif attentif de ses ouailles, ravies de pouvoir reprendre la route...