J'accuse de Roman Polanski, avec Jean Dujardin, débarque dans les salles obscures le 13 novembre 2019. La sortie du long métrage historique sur l'Affaire Dreyfus est entaché par de nouvelles accusations de viol à l'encontre du cinéaste français de 86 ans.
Le 8 novembre dernier, Le Parisien a publié le témoignage de Valentine Monnier, qui accuse Roman Polanski de l'avoir agressée il y a de ça quarante-cinq ans lors de vacances au ski en Suisse. L'agression serait survenue un soir de 1975, après une descente aux flambeaux, alors que la jeune femme se changeait dans le chalet du cinéaste pour se rendre à un dîner entre amis. "J'étais totalement sous le choc, a expliqué celle qui avait alors 18 ans. Je pesais 50 kg, Polanski était petit, mais musclé et, à 42 ans, dans la force de l'âge : il a pris le dessus en deux minutes." Roman Polanski se serait finalement excusé et Valentine Monnier aurait promis de ne rien dire, par peur des représailles. Un récit qu'elle n'avait jusqu'alors confié qu'à quelques proches.
Roman Polanski ne participera pas au tribunal médiatique
Suite à ces accusations, Roman Polanski a tout de suite nié les faits, prescrits, qui lui sont reprochés. Le réalisateur tient la même ligne de défense ce dimanche 10 novembre. Son avocat Me Hervé Temime, connu pour représenter également Laura Smet dans le dossier de l'héritage de Johnny Hallyday, s'est exprimé dans un communiqué transmis à l'AFP : "M. Polanski conteste avec la plus grande fermeté cette accusation de viol." "Nous travaillons aux suites judiciaires à apporter à cette publication", a souligné l'avocat, qui précise que Roman Polanski, "ne participera pas au tribunal médiatique et moi pas davantage".
Quelques heures plus tôt, dans la soirée du samedi 9 novembre, le cabinet de Brigitte Macron a confirmé que la première dame avait bien reçu deux lettres de Valentine Monnier, que l'épouse du président a transmises à deux membres du gouvernement.
"Le service de la correspondance a retrouvé le courrier" de janvier 2018 à Brigitte Macron comportant "des éléments sur son témoignage adressé à la justice américaine et se plaignant d'absence de réponse de la secrétaire d'Etat à l'Egalité Femmes-hommes", a indiqué le cabinet de la première dame. "Nous y avons répondu en février 2018 pour lui dire que Brigitte Macron ne saurait intervenir dans des procédures judiciaires, et en transmettant son courrier à Marlène Schiappa."
Valentine Monnier "a réécrit en 2019 concernant le financement par le ministère de la Culture du film de Roman Polanski. Nous lui avons répondu en saisissant Franck Riester", a ajouté le cabinet.
Valentine Monnier, ex-mannequin et photographe française qui est apparue dans quelques longs-métrages, tels que Le Bar du téléphone et Trois hommes et un couffin, n'a jamais déposé plainte. Elle a expliqué sa prise de parole par la sortie du film J'accuse : "Est-ce tenable, sous prétexte d'un film, sous couvert de l'Histoire, d'entendre dire J'accuse par celui qui vous a marquée au fer, alors qu'il vous est interdit, à vous, victime, de l'accuser ?"
Pour rappel, Roman Polanski reste poursuivi aux Etats-Unis depuis 1977 pour le viol d'une mineure de 13 ans.
Le réalisateur reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à une éventuelle condamnation.