Ce 8 novembre 2017, la justice suisse a déclaré prescrites les accusations de viol proférées fin septembre contre le cinéaste Roman Polanski (84 ans) par une ancienne actrice, Renate Langer, qui avait 15 ans à l'époque des faits, en 1972. Faisant face à plusieurs autres accusations et contesté jusque dans les rétrospectives qui lui sont consacrées, le mari de l'actrice française Emmanuelle Seigner – avec qui il a eu deux enfants, Elvis et Morgane – doit se réjouir de cette décision de justice.
"Dans la mesure où les faits se sont déroulés il y a quarante-cinq ans, la prescription pénale – elle était au maximum de quinze ans selon le droit en vigueur au moment des faits – est intervenue au plus tard en 1987", a affirmé dans un communiqué le ministère public du canton de Berne, qui examinait cette plainte. "En application du principe de la non-rétroactivité du droit pénal, un acte doit être jugé selon le droit en vigueur au moment de sa commission. En l'absence d'exception à ce principe, celui-ci s'applique également aux délais de prescription", a précisé le parquet du canton de Berne dans son communiqué, intitulé "Reproches prescrits".
Agée aujourd'hui de 61 ans, Renate Langer, ancienne actrice et modèle née à Munich, avait fait le 26 septembre une déposition auprès de la police suisse, dans laquelle elle disait avoir été violée par le cinéaste franco-polonais dans la station alpine de Gstaad, alors qu'elle avait 15 ans. Elle a affirmé être sortie de son silence à la suite des déclarations d'une autre supposée victime en août, et parce que ses parents n'étaient plus en vie.
Cette plainte fait partie d'une liste d'accusations. En 1977 surgissait l'affaire Samantha Geimer. Le cinéaste a reconnu avoir eu des relations sexuelles illégales avec celle qui était alors âgée de 13 ans, dans la maison de Jack Nicholson à Los Angeles pendant que l'acteur était en voyage. En échange de cette admission, un juge a accepté de ne pas retenir d'autres chefs d'inculpation plus graves. Mais convaincu que ce dernier allait revenir sur sa promesse et l'envoyer en prison, le cinéaste a fui en France. Aujourd'hui, la victime demande l'abandon des poursuites.
En 2010, l'actrice britannique Charlotte Lewis avait déclaré que le réalisateur l'avait forcée à avoir une relation sexuelle lorsqu'elle avait 16 ans. Une troisième femme, identifiée comme "Robin", l'avait accusé en août d'agression sexuelle lorsqu'elle avait tout juste 16 ans, en 1973. Les accusations de ces trois dernières femmes sont "sans fondement", selon l'avocat du cinéaste, Me Hervé Temime. A celles-ci s'ajoutent désormais cinq autres femmes. Elles affirment avoir été agressées par Roman Polanski alors qu'elles étaient mineures. Ces victimes présumées et anonymes ont choisi de parler via le site Internet Imetpolanski.com ("J'ai rencontré Polanski").