Une histoire d'amour, une histoire de cinéma. Deux amis dans le vent : Ryan Gosling, l'acteur magnétique, Nicolas Winding Refn, le cinéaste esthète. Ensemble, ils transformeront Drive en un hit planétaire, un film pop et violent salué autant par la critique que le public. "A l'origine, Drive devait quand même être un film à 200 millions de dollars avec Hugh Jackman...", confie l'acteur à Première qui lui laisse au passage le soin d'illustrer sa couverture. Puis vint Only God Forgives, une plongée ultraviolente et toujours silencieuse pour Gosling dans les entrailles de Bankgok.
Si on en croit l'acteur, c'est "un film sur l'impuissance" qu'il n'aurait probablement pas dû faire. Au départ, NWR envisageait d'y diriger Luke Evans. Mais il confie alors à son acteur de Drive qu'Evans ne fera pas le film - "il était parti jouer dans Le Hobbit". Plus le temps passait et "plus il nous paraissait étrange de ne pas collaborer à nouveau sur Only God Forgives", avoue l'acteur. Il en sera ainsi. Et voilà que Gosling participe même activement à l'écriture de son personnage en souhaitant "faire un film sur un type qui perd tous ses affrontements" plutôt que l'inverse. Mais il ne s'en cache pas, l'héritage de Drive pèse alors très lourd sur ses solides épaules de beau gosse, aux abdominaux aussi mythiques que son silence de marbre : "Sur le tournage d'Only God Forgives, j'imaginais parfois que je jouais le même personnage que dans Drive."
Avant de s'essayer prochainement à la réalisation avec How To Catch A Monster, Ryan Gosling a tourné avec Nicolas Winding Refn puis Terrence Malick. "Ce sont deux funambules qui avancent sans filet", confiera-t-il, qualifiant le réalisateur de The Tree of Life d'"homme incroyablement drôle" : "Sans déconner, s'il voulait, il pourrait carrément faire du stand-up. Il est à crever de rire, l'exact opposé de ce à quoi je m'attendais."
Résultat, au côté de tels cinéastes, Gosling apprend comme un gamin à son pupitre de classe. Et à NWR de lui transmettre sa philosophie et son quotidien de metteur en scène : "Il m'a dit : 'Au début, tu voudras pondre un chef-d'oeuvre ; à mi-parcours, tu voudras juste faire un bon film : et à la fin, tu voudras surtout que ce soit terminé'", lâche-t-il avec le sourire. Si bien que loin d'imaginer une pause - "la phrase a été sortie de son contexte", assène même Gosling –, les deux compères pourraient refaire équipe, mais pour un projet drastiquement différent : "On aimerait faire une comédie ensemble. On a d'ailleurs demandé à Albert Brooks de nous l'écrire, mais il nous a ri au nez."
Enfin, concernant sa pause, il est surtout question d'un break en tant que comédien. Arguant que son "rapport au métier d'acteur a changé", Ryan Gosling devrait encore réfléchir à la question. D'ici-là, il continuera : "Je me suis appliqué pendant des années à faire des choix qui allaient me permettre de pouvoir exercer ce job le plus longtemps possible. Je ne sais rien faire d'autre, donc j'ai plutôt intérêt à ce que ça dure." A moins que le "grand huit" de la réalisation ne le fasse bifurquer...
"Only God Forgives" sortira en salles le 22 mai prochain et sera en compétition au Festival de Cannes 2013. L'interview de Ryan Gosling est à retrouver dans son intégralité dans le magazine "Première" en kiosque.