Ce 28 septembre 2021, on connaîtra la personne qui va représenter Europe Ecologie les Verts à l'élection présidentielle. Deux candidats s'affrontent : Yannick Jadot d'un côté, Sandrine Rousseau de l'autre. La tension est forte, l'issue du vote est incertaine. Dans ce tourbillon politique et médiatique dans lequel la femme politique a déjà eu droit aux attaques sexistes, ces deux personnalités peuvent compter sur le soutien de leur moitié.
Sandrine Rousseau possède un parcours consciencieux. La femme politique de 49 ans fait des études d'économie et devient enseignante à l'université après son doctorat en 2002. Parallèlement, elle affine son goût pour la politique en démarrant par le syndicalisme puis rejoint EELV. Un parti dont elle s'éloigne après l'affaire Denis Baupin qu'elle accuse de harcèlement sexuel en 2017. Quatre ans plus tard, elle est revenue sous les projecteurs avec la même étiquette politique, purgée du scandale, et décroche la seconde place aux primaires écologistes.
Lorsque les accusations contre Denis Baupin sont médiatisées par l'enquête de Mediapart et France Inter, puis par son livre Parler, Sandrine Rousseau confie à quel point cela a impacté sa vie privée. "J'ai divorcé trois semaines avant la publication de l'article. J'ai dit à celui qui allait devenir mon ex mari 'l'affaire Baupin va sortir', il m'a répondu 'C'est en partie à cause de lui qu'on est là", a-t-elle déclaré pendant le procès en février 2019.
Aujourd'hui, Sandrine Rousseau prendra soin de ne pas parler de sa vie privée. Mais lorsque quelque chose lui échappe lors d'une interview, les informations feront le tour du web. Ainsi, lors de son débat face à Yannick Jadot sur LCI, le 22 septembre dernier, elle s'est dit fière de "vivre avec un homme déconstruit" : "Et j'en suis très heureuse."
L'expression va être à la fois moquée sur les réseaux sociaux, notamment par ses détracteurs, mais également source de réflexion. "La déconstruction est une démarche personnelle, ça demande du temps, des lectures, et une volonté aussi de déconstruire les a priori que nous pouvons chacun·e avoir", précise-t-elle sur Twitter.
Considérée comme radicale, Sandrine Rousseau doit affronter les réactions épidermiques par ses opposants. On ne lui épargne pas grand-chose mais elle a fait face à pire. On se souvient en 2017 sur le plateau d'On n'est pas couché sur France 2, lorsque la chroniqueuse Christine Angot attaque violemment sa démarche quand elle publie son ouvrage Parler qui accuse Denis Baupin d'harcèlement politique. Quatre ans plus tard, plus forte et sans concession, elle continue d'assumer ses convictions. Débattre sereinement ne lui fait pas peur et elle aura l'occasion de le faire en toute intelligence face à Marlène Schiappa qui vient de publier une tribune dans Le Point qu'elle a intitulé "Eloge de l'homme construit".