Simone Signoret était une brillante actrice, étincelante notamment dans La vie devant soi, diffusé ce lundi 18 mars à 20h55 sur Arte. C'était également une femme engagée, élevée dans un milieu bourgeois à Neuilly, certes, mais décidée à se positionner politiquement à gauche. Elle a notamment déjà déclaré être "née (...) un soir de mars 1941 sur une banquette du Café de Flore", lors de sa rencontre avec une bande d'amis issus du groupe Octobre, une troupe de théâtre ouvrier dont les idées se rapprochaient du communisme.
Cataloguée avec Yves Montand comme "compagnon de route" du Parti communiste français (PCF), elle s'est alors investie dans de nombreux combats. Elle n'a d'ailleurs pas hésité, dans les années 1970, à prendre la défense de Pierre Goldman, le demi-frère de Jean-Jacques Goldman, lors de son pourvoi en cassation. Cet intellectuel charismatique, hanté par son combat contre l'antisémitisme et le fascisme, avait été accusé du double meurtre de pharmaciennes, à Paris, à l'époque où la peine de mort était encore autorisée en France.
Il risquait ainsi sa tête. Mais après un premier jugement qui l'avait condamné à perpétuité, il fut acquitté, à l'issue d'un second procès ultra-médiatisé, durant lequel il a été soutenu par Simone Signoret, donc, mais aussi par Simone de Beauvoir, François Mitterrand ou encore Maxime Le Forestier, qui lui avait alors écrit la chanson La vie d'un homme. Son frère Jean-Jacques, à retrouver ce lundi soir sur NRJ12 dans Fan des années 80, était présent parmi l'assistance.
Pierre Goldman n'a toutefois pas échappé à la case prison, puisqu'il a été condamné pour trois braquages, qu'il a avoués. Après six années d'emprisonnement, il a été libéré, avant d'être tragiquement assassiné en pleine rue, dans le 13e arrondissement de Paris, le 20 septembre 1979. Les responsables du meurtre n'ont jamais été retrouvés.
Pour en revenir à Jean-Jacques Goldman, le réalisateur Cédric Kahn aurait bien voulu avoir son avis sur son film Le Procès Goldman, qui raconte l'affaire et qui a triomphé aux César il y a quelques semaines. "J'aimerais bien qu'il voie le film et qu'il me dise ce qu'il en pense. Mais comme il est toujours resté très discret sur cette affaire, je ne l'ai pas sollicité.", avait-il déclaré en septembre dernier pour Nice-Matin.
Jean-Jacques Goldman n'est effectivement pas du genre à prendre la parole, préférant ainsi rester dans l'ombre, auprès de sa famille. Mais il faisait une très rare confidence sur son demi-frère pour la journaliste Magali Serre, en 2017, à l'occasion d'un Complément d'Enquête qui lui avait été consacré. "J'ai très peu côtoyé mon frère Pierre et ni sa personnalité ni son parcours ne m'ont particulièrement marqué.", avait-il alors simplement déclaré.