Solidays fêtait ses 15 ans ce week-end à l'Hippodrome de Longchamp où les nombreux fidèles et toujours plus de nouveaux spectateurs solidaires ont répondu à l'appel. Toujours engagé pour la lutte contre le sida, interpellant les politiques (Harlem Désir, Anne Hidalgo ou encore Nathalie Kosciusko-Morizet sont passés durant le week-end), Solidays a servi trois jours de musique et de fête dans cette si bonne humeur que l'on ne trouve nulle part ailleurs.
M et sa Mojo Party illumine la nuit
Malgré la grisaille et les températures plus que fraîches, Solidays a débuté par la meilleure des nouvelles : le festival annonçait complet avant l'ouverture, avec à la clé, un record de bénéfices. Côté musique, on ne pouvait que faire danser les foules. Et ce vendredi démarre en fanfare. Pendant que Dub Inc retourne la scène Paris, les Anglo-Espagnols de Crystal Fighters ont déjà transformé un chapiteau Domino en dancefloor géant avec une électro-pop exotique et enivrante, alors que la nuit est encore loin.
Avec le parti pris de faire découvrir au public les beaux noms de la scène française de demain, Solidays a convié Hyphen Hyphen ou encore Skip & Die sur sa cinquième scène, un petit chapiteau cosy bien vite rempli pour admirer Cata.Pirata et ses acolytes en train de faire grimper la température.
Sur la grande scène Paris, la nuit tombant, Bloc Party entame son concert. De retour sur scène pour défendre un quatrième album (Four), la bande de Kele Okereke aura mis du temps avant de transcender les foules au rythme des tubes (Banquet, Helicopter) du groupe britannique. Non loin de là, la voix grave, les mots percutants, Saez prend le relais. Qui mieux que cet enragé à la poésie inspirée pour incarner l'engagement politique d'un festival ?
Attendu à minuit tout rond, C2C (auréolé de nombreuses Victoires de la musique cette année) a servi l'un des sets les plus énergiques du festival. Bon communicant, le quatuor nantais a offert un concert divertissant et rythmé aux sons endiablés de leur platine.
À 1h20 du matin, deux heures après avoir quitté le Zénith de Paris où il donnait un concert dans le cadre de sa tournée, Matthieu Chedid répond présent. La fatigue, M ne la connaît pas, tant le garçon aux tubes connus de tous ne vit qu'avec ce lien fédérateur entre sa musique et les fans. Sa Mojo Party sera un pur "free style" complètement "improvisé" où seront conviés des amis musiciens, ainsi qu'Izia ou encore MC Solaar. On aime.
Energie rock
Parce que Solidays n'est pas qu'un festival franco-français, ce sont des Nordistes qui ont brillé le samedi 29 juin. D'un côté des Suédois, véritables fous de scène, de l'autre des Écossais de retour après un trop long hiatus. Avant eux, ce sont les jeunes Français de Juveniles (autre révélation de l'an dernier) qui s'imposent sur scène, avant que Lilly Wood & The Prick et le charme de sa chanteuse ne prennent possession de la scène Bagatelle.
À 20h, ce sont les Suédois de The Hives qui investissent la grande scène de Longchamp. Look de torero, l'air inoffensif, le quintet va envoyer pendant une belle heure son rock à l'énergie inépuisable. Très bavard, son leader à la gueule d'ange n'aura de cesse de motiver un public réceptif qui se laissera faire, sans broncher, bien au contraire.
Parmi les rares artistes britanniques invités cette année à Solidays, le nom des Wombats sonne à part. Absente des scènes depuis de longs mois, la révélation de l'année 2007 en Grande-Bretagne effectuait un retour attendu. Le trio de Liverpool enchaîne les tubes sert un rock enthousiasmant qui vira au jouissif.
Avant que la nuit ne tombe et ne soit synonyme d'électro et autres inspirations dansantes, Wax Tailor a posé les bases en étalant ses nombreux talents, entouré de musiciens et d'une chanteuse à la voix séduisante. Par la suite, Sexy Sushi, South Central ou Surkin n'auront plus qu'à emmener les plus valeureux jusqu'au bout de la nuit.
Liam Gallagher et David Guetta réunis
Pour finir en beauté, Solidays a choisi d'illustrer son éclectisme en invitant le bad boy britannique Liam Gallagher et les 3/5 d'Oasis, Beady Eye, et le DJ français à l'aura international David Guetta. Avant que ce dernier ne transforme Longchamp en un dancefloor à coups de remix connus de tous, de flammes et d'artifices pyrotechniques, Asaf Avidan nous emmenait plus tôt dans la journée dans son univers onirique, porté par cette voix incroyable qui la sienne.
Inévitable cette année, Tryo ne pouvait manquer de fêter ce quinzième anniversaire. Également estampillée groupe engagé et concerné, la bande aux textes récités par les fans aussi facilement qu'une poésie de La Fontaine a enchanté Bagatelle.
À 20h, devant un public clairsemé, Liam Gallagher et son groupe Beady Eye prennent position sur la scène Paris. Fidèle à son look comme à son attitude sur scène, le frère de Noel Gallagher avec qui il formait feu-Oasis égrène les morceaux phares de son nouveau projet – il vient défendre un second album, BE – sans oublier d'y glisser quelques tubes d'Oasis, Rock'n'Roll Star et Morning Glory.
Et si Beady Eye ne fait pas bouger les foules, la révélation britannique Django Django se chargera de le faire avec beaucoup d'énergie. Avant que David Guetta ne se charge de clôturer trois jours de festivités, dix ans après sa première venue à Solidays.