Inspirée d'un mouvement américain, l'opération Courtepointes est un hommage rendu aux vies emportées par le sida. Chaque courtepointe est composée de huit toiles cousues entre elles, sur une surface de 4x4 mètres. Chacune est un hommage à un mort. Depuis 1987, partout dans le monde, sont déployés ces patchworks de la mémoire pour permettre aux vivants de comprendre la gravité et l'étendue de l'épidémie. Très engagée dans la lutte contre le sida, notamment à travers sa fondation Fight Aids Monaco, Stéphanie de Monaco déploie ces courtepointes pour la sixième année en principauté. Lundi 28 novembre 2016, elle était épaulée par sa plus jeune fille : Camille Gottlieb.
Fille de Jean-Raymond Gottlieb, Camille a célébré ses 18 ans il y a quelques mois. Visage peut-être moins connu que celui de son grand frère Louis Ducruet, fringant jeune homme de tout juste 24 ans, fou amoureux de la belle Marie, ou de sa grande soeur, Pauline Ducruet, étudiante en mode, Camille Gottlieb était jusqu'alors plus réservée. Reste que le 15 octobre dernier, c'est elle que son oncle Albert de Monaco choisissait pour l'accompagner en visite au Festival biologique de la principauté, dans le cadre de la Route du Goût 2016.
Avec sa maman, Camille Gottlieb partage l'amour des animaux – on l'a vu exprimer sa colère quand une vieille photo du footballeur Pascal Omelta devant un éléphant mort en safari a refait surface. Et sans doute Stéphanie essaye aujourd'hui de lui transmettre son envie de combattre le sida en l'emmenant à cette sixième cérémonie de déploiement des courtepointes en mémoire des victimes du sida, au Musée océanographique de Monaco. Avec leurs échappes rouges, Camille et Stéphanie ont découvert ces immenses courtepointes colorées et les noms de ceux qui nous ont quittés. Le visage grave, la mère et sa fille se sont recueillies entourées de nombreuses personnalités, comme Stéphane Valéri, conseiller de gouvernement pour les Affaires sociales et la Santé, devant huit courtepointes.
Dans une courte interview accordée à Monaco-Matin, Stéphanie, certes déterminée dans son combat, n'a pu contenir son émotion : "C'est très émouvant. Nous sommes là pour ne pas oublier les personnes qui sont mortes dans des souffrances physiques, et souvent dans des souffrances morales, d'abandon, d'isolement. Nous leur montrons aujourd'hui que nous sommes là, nous les soutenons sans les juger. Même si elles ne sont plus sur cette Terre..." Et la princesse de faire un triste constat sur la lutte contre le sida qui ne se porte pas très bien selon elle : "Il est important de mener des actions car, de nos jours, plus personne ne fait rien. Dans les pays voisins, on en parle un peu à la télé, et puis c'est tout. Le VIH est une cause oubliée. Monaco est un tout petit pays mais qui fait beaucoup plus que les grands pays en matière d'information, de sensibilisation, d'éducation. Et la journée d'aujourd'hui est faite pour rappeler que le VIH existe, que le VIH tue, qu'il frappe tous les jours, sans considération de classe sociale, de religion, d'ethnie ou de couleur de peau." Stéphanie rappelle enfin l'importance du dépistage et du préservatif à deux jours de la Journée mondiale de la lutte contre le sida, le 1er décembre.