En famille sur les rives de la Méditerranée, Steven Spielberg a fait un passage dans la capitale parisienne le 19 juillet, en présence de certains membres de l'équipe de son dernier film, Les Aventures de Tintin et le secret de la Licorne, un projet ambitieux utilisant la technique du motion capture (comme dans Avatar) et qui aurait coûté près de 150 millions de dollars de budget. Au sein du Royal Monceau, le cinéaste mythique était ainsi entouré du "Seigneur des Anneaux" Peter Jackson et de Kathleen Kennedy, les co-producteurs avec Spielberg, des acteurs Jamie Bell (Tintin), Andy Serkis (Haddock) et de Gad Elmaleh (Omar Ben Salaad). Récit d'une rencontre mythique et en toute décontraction.
Radieux et enthousiaste, Steven Spielberg a fait la promotion de son film au cours d'un "press junket" dans le palace parisien. Si le James Bond fraîchement marié Daniel Craig, alias Rackham le rouge, n'était pas là, nous avons eu le droit à la présence de la révélation de Billy Elliott, Jamie Bell, choisi pour se glisser dans la peau de Tintin, Andy Serkis, le fameux Gollum de la trilogie des Anneaux et héros de La Planète des singes, et du sémillant Gad Elmaleh.
Le réalisateur d'E.T. et d'Indiana Jones a d'abord expliqué qu'il voulait concrétiser ces aventures de Tintin depuis très longtemps : "J'en ai parlé au téléphone avec Hergé en 1983. Il était extrêmement coopératif et ravi que je m'intéresse à cette adaptation de ses bandes dessinées. Hélas, je ne l'ai jamais rencontré en personne, car il est décédé en mars 1983. Mais je tenais à faire aboutir ce projet. C'est pourquoi j'ai acquis les droits de ces BD après un accord avec la veuve d'Hergé, en 1988. Mais il n'est jamais facile d'écrire le scénario d'un film tiré d'un BD. Nous avons pris beaucoup de temps pour enfin trouver la bonne histoire. Et en 2008, après avoir réalisé Indiana Jones 4, je me suis dit qu'il fallait vraiment que je m'attelle à Tintin."
C'est alors que Steven Spielberg qui avait eu un coup de foudre pour les albums d'Hergé, au début des années 80, tandis qu'il séjournait à Paris - jusque-là il n'avait jamais lu la moindre BD des aventures du jeune reporter - a proposé à Peter Jackson de le rejoindre sur les aventures de Tintin : "Je savais qu'il était un super fan du héros d'Hergé et que sa connaissance du procédé 'motion capture' me serait utile pour mon film qui tient à la fois de la bande-dessinée et d'un long métrage classique. Très vite, Peter Jackson, m'a dit oui et du coup, c'est lui qui mettra en scène le deuxième volet de Tintin. Car moi, j'ai du travail en 2012, à commencer par mon film sur la vie d'Abraham Lincoln qui sera incarné par Daniel Day Lewis. Par ailleurs, j'ai un autre film en cours de montage intitulé War Horse (Cheval de Guerre)."
Jamie Bell a confié quant à lui qu'il était lui aussi un grand fan de Tintin dont il avait découvert les albums durant son adolescence. Même chose pour Andy Serkis, qui s'est félicité du procédé "motion capture". Selon lui, "il permet aux acteurs une formidable transformation alors qu'il joue leur personnage normalement mais sont seulement munis de capteurs sur leurs corps". Enfin, Gad Elmaleh, pour qui ce tournage "a sans doute été le plus grand moment de sa carrière cinématographique", a confié qu'il n'avait qu'une crainte : "Que ma maman ne me reconnaisse pas à l'écran, tellement je suis transformé par cette techique de la motion capture !"
Les spectateurs français en ont de la chance, ils pourront savourer le fameux Tintin en 3D signé Spielberg deux mois avant les Américains ! En effet, le film sort le 26 octobre en France et sera sur les écrans aux Etats-Unis le 23 décembre. C'est en Belgique, pays du créateur du reporter, Hergé, que se tiendra par ailleurs l'avant-première mondiale, le 21 octobre. "Hergé étant belge, c'est la plus belle des manières pour lui rendre hommage," a déclaré Spielberg. Puis, le 22 octobre, le cinéaste aura rendez-vous au Grand Rex pour l'avant-première française.