Considéré comme l'un des plus grands acteurs français, Niels Arestrup s'est éteint ce dimanche 1er décembre à son domicile de Ville-d'Avray, entouré de sa famille, après un long combat contre la maladie. "J'ai la douleur extrême de faire part du décès de mon époux, l'immense acteur Niels Arestrup, au terme d'un combat courageux contre la maladie. Il s'est éteint entouré de l'amour des siens", a confié dans un communiqué sa femme, Isabelle Le Nouvel.
Celui qui a marqué le cinéma avec ses rôles inoubliables dans Un prophète ou De battre mon coeur s'est arrêté a remporté trois César du meilleur second rôle. Pourtant, dans les coulisses, le personnage qu'il incarnait hors caméra a parfois laissé un goût amer à ses collègues.
Interrogé en 2017 sur les nommés pour le César du meilleur second rôle masculin, l'acteur Clovis Cornillac n'avait pas hésité à exprimer son mépris à l'égard de Niels Arestrup. "Je déteste cet homme. C'est un des rares. Il sait pourquoi et il n'y a pas de souci là-dessus", avait-il déclaré sur les ondes d'Europe 1. Malgré son aversion personnelle, le comédien, en couple avec Lilou Fogli, reconnaissait tout de même le talent de son confrère, qualifiant Niels Arestrup de "grand acteur".
Clovis Cornillac n'a jamais donné de détails précis sur cette inimitié, évoquant seulement "des raisons personnelles". "Il y a des gens qui se comportent mal et en général, ceux qui se comportent mal, je ne les aime pas", expliquait-il, avant d'ajouter : "On évite de se croiser et je pense que c'est mieux."
Cependant, Clovis Cornillac n'est pas le seul à avoir eu des différends avec l'acteur. Sa propre mère, Myriam Boyer, a également relaté des tensions marquées avec Niels Arestrup, ce qui pourrait être lié au désaccord de son fils avec ce dernier. Lors de leur collaboration en 1997 pour la pièce Qui a peur de Virginia Woolf ?, l'expérience s'est transformée en cauchemar pour la comédienne.
Dans son autobiographie Théâtre de ma vie, Myriam Boyer revient sur cet épisode douloureux. Après seulement 54 représentations, cette dernière avait été brutalement évincée du projet, remplacée par Catherine Arditi. "J'ai découvert, avec Niels Arestrup, ce qu'était la perversité. Après des accès de violence, il a fait en sorte que je sois renvoyée", confiait-elle en 2021 à Télé 7 Jours.
La comédienne raconte avoir porté l'affaire devant les prud'hommes pour contester ce licenciement, mais l'acteur s'en était sorti sans encombre. Cet incident avait durablement entaché sa réputation dans le milieu théâtral, où elle fut longtemps perçue comme "une actrice compliquée". Malgré cette expérience difficile, Myriam Boyer, qui a vu son fils partir à 14 ans du domicile familial, a su rebondir et s'imposer comme une figure incontournable du théâtre et du cinéma français.