Pour Suarez, le voyage continue, avec toujours autant de légèreté caressante et enjôleuse, de fraîcheur, de charme métissé, de douce ivresse des mots et des sons - plus un batteur.
Trois ans après avoir mérité les félicitations du jury pour son premier album, On attend, ou comment la rencontre d'une world music malgache et d'une culture pop brit-européenne accouchaient dans la chanson francophone d'un continent d'émotions, la bande des quatre est devenue club des cinq : le Belge Marc Pinilla et les Malgaches Maximin et Pata Randriamanjava ainsi que leur cousin Dada Ravalison accueillaient en 2011 David Donnat à la batterie pour un regain d'énergie, sous l'alliance unique de leurs voix, après avoir publié en novembre 2010 L'Indécideur, un second album magnifique et bien décidé, en dépit de son titre, à entériner l'âme et le raffinement du premier. Avec l'aide notamment de quelques paroliers extérieurs (Fabrice Ballot-Lenat, Aline Renard, Antoine Henaut).
Sacré en juin 2011 album de l'année lors des Octaves de la Musique (équivalent de nos Victoires chez nos voisins belges), L'Indécideur est paru en mars 2012 en France, où Suarez s'était révélé avec un passage enthousiasmant en Taratata et des premières parties très en vue - Vanessa Paradis, Thomas Dutronc (avec qui le chanteur de Suarez, Marc Pinilla, a en partage une certaine forme de sex-appeal et de séduisante nonchalance).
Poème aux calembours exquis, à l'esprit globe-trotter et cabotin, où Suarez impose une nouvelle fois avec brio sa signature de douceur et d'impertinence, le single-titre L'Indécideur avait donné lieu à un clip mettant en scène la belle convivialité du groupe, jouant avec des images de Méditerranée et avec le temps - via un montage à rebours.
Réjouis de voir que le premier single qui avait été extrait en 2010 de L'Indécideur, Qu'est-ce que j'aime ça, se fait une place en France, Marc et ses acolytes en publiaient il y a quelques heures sur leur page Facebook le clip : un clip aux couleurs cette fois de Madagascar, où l'on observe avec délectation les scènes de la vie fraternelle du groupe sur l'île Rouge, au rythme des cordes et des choeurs galvanisants des cousins malgaches et de la voix douillette de Marc Pinilla. Où l'on ne manque pas de remarquer, aussi, les T-Shirts floqués "Graine de vie", ONG dédiée à la compensation de l'empreinte écologique de l'homme, que Suarez soutient et présentait en avril dernier sur le plateau de Taratata.