Le 14 décembre 2016, Jean-Pierre Le Guelvout, qui a participé à la saison 5 de L'amour est dans le pré (M6), s'est suicidé à Moréac, près de Locminé dans le Morbihan. "Quand le désespoir est plus grand que l'espoir. Je n'en peux plus de souffrir. Les vaches m'ont tué", avait-il laissé comme note d'adieu. Près de sept mois après le décès de l'agriculteur de 46 ans, sa soeur Marie Le Guelvout s'est exprimée auprès de nos confrères du Télégramme.
L'occasion pour elle d'évoquer également son autre frère André, très touché par la disparition de Jean-Pierre. Comme l'a expliqué Marie, leur situation financière était "difficile, mais pas catastrophique". "L'affaire était viable, mon frère avait même un autre projet. Il voulait notamment passer sur de l'élevage de volailles bio, a-t-elle poursuivi. Il en avait parlé à sa banque, elle n'avait pas suivi... Ça a été le coup de grâce."
Depuis le suicide de Jean-Pierre, Marie et André ont embauché quelqu'un pour le remplacer "parce que les vaches, que vous soyez vivant ou mort, elles ont besoin d'être traites". Des paroles "un peu crues", mais qui évoquent une certaine "réalité". Aujourd'hui, Marie et André jouent leur dernière carte : "On s'est donné un an pour voir si l'activité pouvait tenir. Sinon, on vend tout. Pour André, ça serait un déchirement."
Jean-Pierre a fait un burn-out
Toujours auprès de nos confrères, elle a évoqué le calvaire de son frère décédé. "Un mois avant de se suicider, il m'avait dit qu'il était épuisé physiquement. Deux jours avant, il était allé voir son médecin, a-t-elle raconté. Mon frère, il était en burn-out. Mais, avec André, ils en avaient déjà traversé tellement, des épreuves... Et puis ils n'étaient pas isolés, il y avait toujours du monde à la maison..."
Bouleversée par le décès de Jean-Pierre et les disparitions d'autres agriculteurs qu'elle connaissait bien, Marie lutte contre le suicide en milieu rural. "Il faut que les agriculteurs comprennent qu'il n'y a pas de honte à appeler à l'aide, il existe des structures", a-t-elle lancé. Et de conclure : "Mon frère, il n'a peut-être pas su dire qu'il avait besoin d'aide."
La jeune femme et son autre soeur ont même créé une association baptisée Jean-Pierre Kerlego City, qui a pour but de récolter des fonds destinés à payer le salarié remplaçant l'agriculteur.