L'histoire est aujourd'hui révolue et résolue, sans drame, mais Tamara Ecclestone s'exprime pour la première fois sur le sujet : son père Bernie Ecclestone, grand argentier du monde de la Formule 1, a été victime d'un maître-chanteur qui menaçait de mettre à exécution son plan consistant à enlever l'aînée des deux filles qu'il a eues avec son ex-épouse Slavica, laquelle a obtenu le divorce en 2009.
Déjà ébranlée cette année par sa rupture avec Omar Khyami, son compagnon depuis près de trois ans, suite à la découverte d'une sextape le mettant en scène, remontant à avant leur relation mais trop sordide pour que la riche socialite puisse l'accepter, Tamara Ecclestone, 28 ans, a confié comment elle avait vécu dans la terreur au point de ne plus sortir de chez elle.
"Me faire kidnapper a toujours été ma pire hantise. Je me sentais physiquement mal. On me disait que ma vie était en danger et que des gens que je ne pouvais pas voir m'observer. C'était la chose la plus effrayante qu'on m'ait jamais dite", témoigne-t-elle auprès du Mail on Sunday, supplément dominical du Daily Mail.
L'affaire avait commencé lorsque Bernie Ecclestone, qui pèse autour de 3,3 milliards d'euros, avait reçu un appel téléphonique étrange et inquiétant à son bureau, dans les locaux londoniens d'où il régente l'univers de Formule 1. L'interlocuteur, se présentant sous le pseudonyme Marcus Black, s'était montré suffisamment persuasif et alarmant pour que les collaborateurs de Bernie Ecclestone lui transfèrent l'appel. L'homme soumit alors le magnat à un chantage, lui affirmant qu'un gang du Moyen-Orient avait l'intention d'enlever sa fille Tamara, et que, en échange de 200 000 livres sterling (250 000 euros), il empêcherait que les ravisseurs passent à l'acte. Derrière l'alias Marcus Black se cachait Martin Peckham, un prothésiste dentaire de 41 ans de l'Essex, qui a écopé de cinq ans de prison au terme d'un procès de trois mois qui vient de s'achever.
Plutôt que d'appeler la police ou de mettre son service de sécurité personnel au courant, Bernie Ecclestone a choisi d'appeler sa fille, avec qui il n'est pas spécialement en bons termes (Tamara et sa soeur cadette Petra, proches de leur mère, n'ont d'ailleurs pas assisté au récent remariage de Bernie). Sentant peut-être, notamment au vu de la somme dérisoire demandée et de l'aspect artisanal de la menace, que ce n'était qu'une intimidation de plus, comme il a dû en recevoir moult.
Pour la prévenir ? Pour la rassurer ? Non, pour lui communiquer le numéro de "Marcus Black" et lui dire de voir directement avec lui ! Tamara se souvient de cet appel de son père, qu'elle a reçu alors qu'elle conduisait, de retour d'une fête d'anniversaire avec son compagnon Omar Khyami (c'était un mois avant leur séparation) : "Quand nous avons quitté le restaurant, j'ai vu que j'avais des dizaines d'appels manqués venant de mon père. Omar a appelé depuis la voiture, et mon père lui a dit : "Est-ce que Tamara est avec toi ? Elle va bien ?", et Omar a répondu "Elle va bien, on rentre à la maison", mais mon père a dit "Rappelle moi dès que vous êtes arrivés". Omar l'a rappelé une fois rentrés, et m'a raconté : "Quelqu'un a appelé au bureau de ton père pour dire que des gens de Bahrein vont te kidnapper. Ce type dit qu'il peut les arrêter en échange de 150 000 euros en cash remis demain". Je ne pense pas que quiconque se retrouve dans une telle situation puisse prendre la menace à la légère..."
Estimant que son père n'a voulu faire intervenir personne d'autre dans l'affaire en raison de son habitude de tout contrôler personnellement, en tant qu'homme d'affaires et en tant que père, Tamara Ecclestone relate la suite des faits, lorsqu'Omar a tenté d'appeler "Marcus Black" : "J'étais trop effrayée pour le faire de mon portable, donc Omar l'a fait du sien. On a essayé une douzaine de fois, sans réponse. Le stress de ne pas parvenir à joindre cet homme était atroce. Je pleurais, j'étais terrifiée. Au bout du compte, Omar a envoyé un texto : "C'est Omar. Il faut qu'on parle." Nous sommes allés au lit mais n'avons pas pu dormir. Deux agents de sécurité étaient en poste à la maison toute la nuit, mais j'étais en pleine parano. Je vérifiais que les fenêtres, les portes, les volets étaient fermés, et je faisais les cent pas. Le lendemain, on a reçu un SMS : "Des gens t'observent." Ça faisait froid dans le dos, c'était brutal. J'étais chez moi, dans ma propre maison, où j'aurais dû me sentir en sécurité, mais je tremblais de tout mon être. J'avais des rendez-vous donc je suis sortie, mais, sur le chemin du retour, une mobylette a commencé à nous suivre. On s'est arrêté à un passage pour piétons, le conducteur s'est arrêté aussi ; il m'a regardée droit dans les yeux. Je m'en souviendrai toute ma vie. Il portait un casque avec une visière transparente et il m'a fixée pendant trois ou quatre secondes. Puis il est parti à toute vitesse. Quand nous sommes arrivés dans ma rue, il était là, devant ma maison, avant de partir en fonçant à nouveau. Je ne sais pas si c'était le maître-chanteur, mais deux minutes plus tard, Omar recevait un appel de Marcus Black lui demandant de le rencontrer. Il proposa deux lieux de rencontre à minuit le soir même dans l'Essex, mais Omar refusa. Alors il lui donna rendez-vous au centre commercial de Lakeside à 9 heures le lendemain matin, avec l'argent, disant : "C'est votre dernière chance." Mais désormais, il disait qu'en plus du dépôt de 150 000 euros, il voulait désormais 1,2 million supplémentaire : "Vous avez 12 heures pour que je dise à mes hommes de ne rien faire, sinon ce qui doit arriver arrivera." Finalement, ni Omar ni Tamara ne se sont déplacés avec l'argent le lendemain matin, et, au bout de quatre jours de ce petit manège terrifiant, sont allés voir la police, qui n'a pas tardé à remonter jusqu'à l'auteur des menaces grâce à son numéro de téléphone portable. Un véritable amateur.
Loin d'un commando prêt à l'enlever, l'homme responsable de ce chantage, Martin Peckham, est un quadragénaire récemment divorcé, père de deux enfants, qui n'a aucun lien avec le clan Ecclestone et en est arrivé à ces extrêmités après avoir perdu près de 11 000 d'euros d'arrhes déposées pour réserver un lieu de mariage. L'idée de cette tentative d'extorsion de fonds lui est venue... d'une précédente tentative de deux hommes, qui ont été arrêtés en avril après avoir demandé 150 000 euros à la demoiselle en menaçant de révéler des secrets sur sa vie amoureuse.