Dans Un château en Italie, Valeria Bruni-Tedeschi fait évoluer pour la troisième fois, dans le rôle de la mère, sa propre maman, Marisa Borini. Il n'y avait donc aucune surprise à voir la mère et la fille afficher leur complicité à l'avant-première du film à l'UGC des Halles (Paris), ce 29 octobre.
Pour cet ultime rendez-vous avant la sortie en salles ce mercredi 30 octobre, l'actrice et réalisatrice, soeur aînée de Carla Bruni-Sarkozy, a réuni toute sa petite famille de cinéma sur le tapis rouge. Il y avait ainsi Céline Sallette et Marie Rivière côté acteurs, mais également les deux scénaristes que sont Agnès de Sacy et Noémie Lvovsky. Chez Valeria Bruni-Tedeschi, seule femme présente en compétition au dernier Festival de Cannes, les femmes sont au pouvoir. Seuls Louis Garrel et Filippo Timi faisaient exception.
Dans ce long métrage, lorsque Louise rencontre Nathan, ses rêves resurgissent. C'est aussi l'histoire de son frère malade et de leur mère, d'un destin : celui d'une grande famille de la bourgeoisie industrielle italienne. L'histoire d'une famille qui se désagrège, d'un monde qui se termine et d'un amour qui commence. Chez Valeria Bruni-Tedeschi, la frontière entre fiction et réalité est souvent mince, trouble. Ce n'est pas un hasard non plus si la réalisatrice a réuni face à sa caméra sa propre mère d'une part, mais également son ex-compagnon Louis Garrel, avec qui elle conserve une amitié profonde. Les deux acteurs s'étaient rencontrés sur le tournage d'Actrices en 2007, film où Valeria Bruni-Tedeschi exorcisait les angoisses d'une femme de 40 ans en pleine remise en question de sa vie, face au temps qui passe. Ensemble, ils auront une fille (Céline), adoptée en 2009, pour finalement se séparer trois ans plus tard.
Vedettes de la soirée, la mère et la fille savourent et affichent leur complicité. L'une comme l'autre restent engagées dans le projet d'Un château en Italie. "C'est mon histoire, cela m'aurait choquée de voir une autre actrice jouer mon rôle", lâche Marisa Borini lors d'une interview accordée au Figaro. Paradoxalement, la réalisatrice tempère en préférant affirmer : "c'est une famille, pas notre famille." Elles ont toutes deux pourtant dû affronter des événements douloureux, le départ d'Italie, des ruptures, la mort. Ainsi, Valeria Bruni-Tedeschi croit que "le travail d'écriture pendant trois ans avec Agnès de Sacy et Noémie Lvovsky était un antidote au psychodrame", alors que sa mère assure ne pas être "replongée dans la souffrance parce que la douleur de la mort de [son] fils [l']accompagne tout le temps".
Lors de cette avant-première parisienne où les deux complices ont posé ensemble, réunies et visiblement heureuses, étaient également présents Claudia Cardinale et Alexandre Styker. La première est une diva italienne que le pays de Valeria et Marisa glorifie depuis de nombreuses années, alors que le second marche sur les traces de Valeria Bruni-Tedeschi, elle qui faisait ses premiers pas au côté de Patrice Chéreau aux Amandiers. Les deux, posant ensemble, ont collaboré dans Doux oiseaux de jeunesse, de Tennessee Williams. Amira Casar et Jean-Hugues Anglade étaient également au côté de Valeria Bruni-Tedeschi en premiers soutiens.