Cannes 2013, Valeria Bruni-Tedeschi : Des baisers pour sa mère et Louis Garrel

L'émotion submerge Valeria Bruni-Tedeschi. L'actrice et réalisatrice a vu son dernier film, Un château en Italie, sélectionné pour la compétition du Festival de Cannes. Un rêve pour l'artiste, source de trac mais aussi d'un immense bonheur. Avec ce long-métrage, elle alterne scènes d'humour et de drame pour conter sa vie et mettre en scène ses fragilités. Après la projection du film qui lui a valu une standing ovation, elle n'a pu cacher ses larmes devant le public et l'équipe du film, dont sa mère Marisa Borini, et Louis Garrel, son ancien compagnon pour qui elle a visiblement toujours une immense affection. Le photocall d'Un château en Italie qui a eu lieu le 21 mai, lendemain du tapis rouge, en est la preuve.

Pour Un château en Italie, Valeria Bruni-Tedeschi a donné une nouvelle fois un rôle à sa mère Marisa Borini. Elle a déjà tourné pour sa fille dans Il est plus facile pour un chameau et dans Actrices, présenté en 2007 dans la section Un Certain Regard. Valeria avait d'ailleurs proposé à sa soeur Carla Bruni-Sarkozy de jouer dans Il est plus facile..., mais cette dernière avait refusé. On ne verra pas non plus l'ancienne première dame au Festival de Cannes cette année pour soutenir sa soeur, peut-être de peur de capter trop d'attention, aux dépens du film en question.

Valeria Bruni-Tedeschi est en tout cas bien entourée par son équipe, visiblement très soudée pour défendre ce long-métrage à Cannes : ses coscénaristes, Noémie Lvovsky et Agnès de Sacy, Filippo Timi qui incarne le rôle de son frère Virginio, mort du sida, la portant dans ses bras, la belle Céline Sallette, toujours solaire. La réalisatrice sera généreuse en baisers pour sa mère Marisa et pour Louis Garrel. Dans M, le magazine du Monde, on apprend que l'acteur, avec qui elle a adopté une petite fille, Céline, n'est plus son compagnon, mais leur complicité semble intacte. Dans le JDD, elle se cantonnera à dire : "C'est le père de ma fille, et avant tout un immense acteur."

Réagissant à la polémique sur la place des femmes à Cannes - elle est la seule réalisatrice en lice pour la Palme d'or remise le 26 mai par le président du jury Steven Spielberg, Valeria Bruni-Tedeschi déclare : "C'est anecdotique, dit-elle. En revanche, j'éprouve une immense gratitude d'avoir été sélectionnée à ce niveau. À quarante-huit heures de l'échéance, j'ai encore du mal à y croire." Et lorsqu'on lui parle de film autobiographique, elle répond qu'elle préfère parler de "roman familial" : "Je préfère cette expression à celle d'autofiction. On parle toujours bien de ce que l'on connaît même si je ne mets jamais à l'écran l'exact reflet de ma vie. De plus, j'ai coécrit le film avec Noémie Lvovsky et Agnès de Sacy, qui y ont apporté leurs propres idées et leurs émotions. [...] J'ai un frère qui est mort du sida à une époque où on le soignait encore mal. Mais la maladie est la seule chose qu'ils ont en commun. Ils ne se ressemblent pas du tout."