Un miracle. Après une violente voie d'eau, le skippeur Kevin Escoffier a lancé sa balise de détresse. Comme il l'a raconté à Ouest-France, son bateau PRB s'est "plié en deux". Alors qu'on ne connaissait que vaguement sa position, le navigateur du Vendée Globe a été secouru par Jean Le Cam, un des quatre concurrents déroutés pour retrouver sa trace.
Secouru au petit matin, Kevin Escoffier aura tout de même passé la nuit dans une zone où la mer produit des vagues de 5 mètres de haut, avec une eau avoisinant les 10 degrés, seul dans un minuscule radeau de survie, au large de l'Afrique du Sud dans les 40es Rugissants. "Vous voyez les films sur les naufrages, c'était pareil en pire. En quatre secondes, le bateau a planté, l'étrave s'est repliée à 90 degrés. J'ai mis la tête dans le cockpit, il y a eu une vague, j'ai eu le temps d'envoyer un texto, la vague a ensuite fait shunter tout l'électronique. C'est un truc de barjot, plier un bateau en deux", a-t-il plaisanté, sain et sauf.
Une avarie impressionnante, surtout quand on sait que Kevin Escoffier avait fait rajouter "200 kilos de carbone" dans le squelette de son bateau afin de le renforcer. "J'ai zéro regret, j'ai renforcé le bateau tout ce que j'ai pu...", a-t-il confié. Il a été secouru par Jean Le Cam (Imoca), le doyen de l'épreuve, qui vient ainsi de perdre sa belle avancée dans l'épreuve, lui qui dépassait certains foilers.
"Comme je disais à Jean, : 'Tu fais une course de barjot, je suis désolé de te n*quer ton truc'. Il m'a dit : 'Ecoute, la dernière fois c'était l'inverse, c'est PRB qui m'avait récupéré'", a raconté Kevin Escoffier. En 2009, Vincent Riou (PRB) avait secouru Jean Le Cam. Son bateau s'était retourné et rempli d'eau, au large du Cap Horn. Aujourd'hui, le skippeur a été le premier à avoir rejoint la zone d'émission de la balise de détresse de son confrères, deux heures après son déclenchement.