Artiste de même génération qu'elle, ou presque, Véronique Sanson (68 ans) partage l'avis de Catherine Deneuve (74 ans) à propos de l'initiative #balancetonporc et de la tribune que l'actrice a signée, sur le droit à être importunée. C'est en interview pour Le Soir que l'interprète de Rien que de l'eau s'est exprimée sur le sujet brûlant du harcèlement des femmes.
"Cette libération me fait plaisir mais malheureusement, je crois que cela ne sert absolument à rien. Parce que j'ai toujours pensé que les hommes nous détestaient, déclare Véronique Sanson. Et puis dans ce mouvement dans les réseaux sociaux, il y a beaucoup d'excès. Je ne peux plus vous toucher le genou. On devient fou. C'est ce qu'a voulu dire Catherine Deneuve et que je pense aussi : il ne faut pas nous enlever la séduction qui est le meilleur moment de la vie. Evidemment, si vous tombez sur un gros balourd mal élevé, qui vous viole... Mais il y a un tel déferlement de filles, on ne sait pas si elles mentent ou disent la vérité. D'accord l'affaire Weinstein, mais regardez ce qui se passe en Inde où le viol est normal, où personne n'en parle..."
J'ai peur que tout cela ne tue la séduction
Figure certainement la plus connue, notamment à l'internationale, de la tribune publiée le 9 janvier dernier dans le Monde pour "défendre" la "liberté d'importuner" appartenant aux hommes et s'opposer à la "campagne de délations" apparue après l'affaire Weinstein, Catherine Deneuve avait provoqué un tollé. Elle a, quelques jours après, salué "fraternellement toutes les victimes d'actes odieux qui ont pu se sentir agressées par cette tribune parue dans Le Monde", leur a présenté "à elles et à elles seules" ses excuses. La comédienne – qui s'était positionnée contre le mouvement #BalanceTonPorc – n'approuve pas que chacun se sente "le droit de juger, d'arbitrer, de condamner" mais aussi que "de simples dénonciations sur réseaux sociaux engendrent punition, démission et parfois et souvent lynchage médiatique."
Au mois de décembre dans le magazine ELLE, Véronique Sanson, en tournée avec son album Dignes, dingues, donc..., avait déjà donné son opinion sur le sujet, quitte à ne pas être politiquement correcte. Elle dénonçait déjà notre époque "où, avec l'affaire Weinstein, tout le monde se met à ouvrir sa gueule, même des gens à qui on l'on a juste effleuré la main" : "J'ai peur que tout cela ne tue la séduction, ne tue les appels qu'on se fait avec nos phéromones et qu'on ne puisse plus dire 'Bonjour madame.'"