La catégorie rock des 28e Victoires de la Musique s'était attiré bien des railleries, ne détonant guère avec son image historique de fourre-tout subversif d'une cérémonie trop ampoulée. Cela étant, la programmation en était alléchante avec les BB Brunes (Long Courrier), Raphaël (Super-Welter), auteur d'une interprétation en live à vous hérisser les poils sur la scène du Zénith de Paris, Lou Doillon (Places), récompensée plus tôt au cours de la cérémonie par la Victoire de l'Interprète féminine, et Skip The Use (Can be Late), magma d'énergie qui a enflammé la soirée. Et qui rafle la mise, un an après avoir déjà enflammé les Victoires mais loupé le coche.
Après avoir offert au public des Victoires 2013 une Cup of Coffee brûlante de chez brûlante ("Vous avez pas envie de vous lever putain ? Mettez vous debout allez", rugit Mat Bastard), Skip The Use soulève sa première Victoire, Album rock de l'année pour Can be late. Et si le quintet nordiste paye sa tournée de bises en montant sur la scène du Zénith, pour le plus grand amusement de Laurent Ruquier et Virginie Guilhaume, la suite est rock jusqu'au bout des ongles, avec un discours de remerciement qui fera date : "Eh ben dis donc. Merci beaucoup. Ça nous touche beaucoup. C'est un truc de ouf, l'année dernière j'avais préparé un discours de ouf, on l'avait pas eue. Mais vous avez de la chance, je m'en souviens. On remercie nos femmes, nos parents, nos familles pour nous laisser vivre ça (...) Nos partenaires, Polydor (...) Ils nous ont laissé faire l'album qu'on voulait. Notre équipe de tournée, sans qui on n'est pas grand-chose (...) Manu Guillot et son pote Laurent, ils ont mis leurs couilles sur la table pour qu'on soit là, et c'était une grande table. La ville de Ronchin qui nous soutient depuis le début, depuis nos 14 ans. Il faut que toutes les villes fassent des choses comme ça pour les jeunes."
Et de finir avec un gros clin d'oeil aux Girondins de Shaka Ponk, récompensés quelques minutes avant par la Victoire de la tournée de l'année : "Je partage cette Victoire, il me faudrait une scie circulaire pour la couper en deux, avec Shakaaaaa Ponk." "Passe le bonjour à Maurice Bénichou", lâchera encore Mat à Laurent Ruquier en quittant la scène. Truc de ouf.