Aujourd'hui, mardi 8 mars, c'est la journée de la femme. Et à cette occasion, un nouveau magazine entièrement dédié à la femme voit le jour. Femme Majuscule est un nouveau féminin, dédié aux 15 millions de femmes de plus de 45 ans, qui souhaitent se reconnaître dans un magazine qui leur ressemble. Pour son premier numéro, Femme Majuscule dévoile une interview sans langue de bois de la pétillante comédienne Victoria Abril.
Tout comme Monica Bellucci, l'actrice fétiche de Pedro Almodovar dans les années 90, assume complètement son âge et n'a pas peur de vieillir. Elle confie : "Grâce à mes fils, Martin et Felix. Ils m'ont vu vieilli bien avant mon miroir. Je me souviens d'une réflexion de Martin, il devait avoir 5 ans - moi à peine 35, on jouait au Mikado. Il m'a dit : 'Moi je suis le chef des peaux dures et toi des peaux mous.' A l'époque, j'étais un peu maigrichonne... Je suis restée sans voix, parce que les enfants disent ça avec une telle sincérité, sans arrière-pensée."
A tout juste 51 ans, la plus frenchy des Espagnoles apprécie sa cinquantaine : "Tu te trouves bonne mine, tes enfants sont grands - donc tu n'as plus besoin d'être mère vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et tu récupères du temps pour toi. Je me sens plus femme, plus épanouie. J'ai même plus de seins qu'à 20 ans, je le jure !" Mûre et reposée, elle sait désormais se relever des chutes beaucoup plus facilement : "J'ai mis cinquante ans à gravir plus ou moins péniblement les échelons de ma vie. Maintenant, je vais passer la seconde moitié à les descendre. Avec l'âge tu deviens une impératrice dans l'art de te relever !"
Il y a quelques années, la comédienne que l'on retrouvera dans le deuxième volet de Clem sur TF1 le 21 mars mais aussi dans la nouvelle série Les Beaux mecs sur France 2 ne recevait plus de scénarios, elle raconte qu'elle a même failli frôler la dépression : "Moi quand j'ai eu 40 ans, j'ai commencé à recevoir moins de scénarios. Les rôles intéressants, c'était comme une aiguille dans une botte de foin. S'il n'y avait pas eu la musique (en 2005, Victoria a sorti un album de bossa-nova, ndlr), il est probable que je serai tombée en dépression. Au lieu de quoi, j'ai commencé une seconde et nouvelle carrière. J'allais avoir 45 ans. Ca a été ma thérapie, mon antidépresseur..."
La musique, sa nouvelle passion. Elle raconte ses projets : "Un troisième album - Interlocal - est d'ailleurs en préparation. Cette fois, on y trouvera des textes que je consigne depuis toujours dans mes carnets de voyage. Je n'écris que lorsque je suis triste ou très contente." Elle a également du pain sur la planche côté 7e art : "J'ai six films en préparation dont, dans les mois à venir, un film d'auteur dramatique très fort et Mince alors !, une comédie de Charlotte de Turckheim qui traite de la surcharge pondérale. Mais, promis juré : je termine cet album en 2012."
Aux côtés de sa carrière, elle n'oublie pas l'association de son amie Lisa Lovatt-Smith OrphanAid Africa dont elle est la marraine : "Aujourd'hui, notre objectif est de permettre à des enfants, confiés à ces institutions par des familles trop pauvres pour les élever, de retrouver leurs parents en les soutenant financièrement. Depuis deux ans, nous avons réussi à fermer dix de ces orphelinats et cinq cents enfants ont pu, ainsi, retrouver leur foyer."
En résumé, Victoria Abril profite de sa vie comme jamais pour faire ce qu'elle aime et ne souhaiterait en aucun cas revenir quelques années en arrière : "Je refuserais. A 20 ans, tu es une éponge, tu te cherches, tu te laisses influencer, tu écoutes les autres... A 50, tu fais le silence pour écouter la petite voix qui est en toi. Et tu comprends que tu es une belle personne, même si tu n'as pas le physique de Marilyn Monroe. Chaque période de la vie a ses hauts et ses bas. Je découvre qu'il y a beaucoup plus de choses positives dans ma maturité qu'il y en avait dans mon adolescence."
Heureuse en amour avec son homme et maman épanouie, à 51 ans, Victoria Abril n'a rien à envier à personne...
Chloé Breen