Que s'est-il passé dans la nuit du 12 au 13 février, lorsque les quatre membres du groupe de rock anglais Viola Beach ont trouvé la mort ? Les jeunes rockeurs ainsi que leur manager Craig Tarry revenaient d'un concert en Suède – le premier du groupe en dehors de leur pays natal – lorsqu'ils ont tenté de franchir un pont mobile qui était en train de faire passer un bateau, vingt-cinq mètres plus bas. Le verdict a été sans appel : les cinq passagers ont été retrouvés morts, au fond du canal.
Le média suédois Aftonbladet avait laissé entendre que le conducteur du Nissan Qashqai noir, dont on ignore l'identité, "aurait agi intentionnellement", relançant ainsi la thèse que personne n'avait envie d'entendre, celle du suicide-meurtre. Après ces révélations, la lumière n'est toujours pas faite sur le drame qui a coûté la vie au prometteur groupe britannique. Depuis, le média suédois s'est même excusé de s'être montré si affirmatif, et le Daily Mail a livré de nouveaux éléments.
Selon l'influent média anglais, la voiture a détruit deux barrières avant de frapper la partie du pont qui était en train de se relever pour permettre au bateau de passer. Le conducteur et son passager à l'avant sont morts sur le coup. Les trois passagers à l'arrière ne portaient pas de ceinture de sécurité. L'un d'eux, repêché dans le canal hors de la voiture, serait même décédé des suites d'une hémorragie interne, ce qui laisse à penser qu'il était peut-être encore vivant après sa chute dans le canal.
Le MailOnline poursuit en affirmant que les deux premiers appels reçus par la police ont été ignorés, et qu'il fallu attendre le troisième, soit 39 minutes après le crash, pour que plusieurs voitures soient dépêchées sur place. La raison : "Ce genre d'information [une barrière enfoncée par une voiture, NDLR] n'est pas quelque chose qui nous fait bondir, pour ainsi dire", explique Kjell Lindgren, porte-parole de la police de Stockholm.
Indiquant avoir vu les images des caméras de vidéo-surveillance, le site anglais confirme que la Nissan a bien remonté à toute vitesse la file de voitures par la bande d'arrêt d'urgence. Une vitesse très excessive selon le témoin-clé du drame, Kent Uddén, qui était aux premières loges du drame dans sa Saab grise. D'après lui, "il faut être un très bon conducteur pour passer dans un espace aussi étroit sans toucher une seule voiture". Et de confier qu'il a eu très peur sur l'instant : "C'était flippant la manière dont il a fait ça. Il allait si vite que j'ai senti des vibrations dans ma voiture lorsqu'il est passé."
Dès lors, le chauffeur – qui pourrait être Craig Tarry, le manager de 33 ans – a heurté la première barrière située à 120 mètres de l'endroit où le pont se soulève. Mais Uddén le confirmera, la voiture n'a pas freiné, y compris après la première barrière. "Une réaction normale voudrait que l'on s'arrête, mais la voiture a continué à la même vitesse tout le long du pont, du genre 'on va le faire, allons-y'", rapporte ce même témoin.
Une thèse, fort plausible, laisse imaginer que le pied du chauffeur, inconscient après avoir frappé la première barrière, est resté sur l'accélérateur. Mais comme l'indique le DailyMail, aucun airbag ne s'est ouvert au moment des chocs. La police suédoise a également fait de l'avarie technique sa principale hypothèse. Selon elle, un régulateur de vitesse bloqué pourrait être la cause de l'accident. La police compte sur l'aide de Nissan pour savoir si la voiture avait des failles pouvant être à l'origine du drame. Le téléphone du conducteur pourrait également servir de preuve. Son usage aurait pu déconcentrer le chauffeur, qui n'aurait alors pas vu la première barrière. Par ailleurs, ce dernier "ne conduisait pas comme un malade" selon la police qui ne semble pas croire à un fou du volant qui aurait agi avec l'imprudence que lui prêtait justement le média suédois Aftonbladet.
Les résultats des analyses toxicologiques et du téléphone portable du conducteur devraient faire la lumière sur les circonstances encore très floues de ce drame.