Revenu du XVIe siècle après avoir dressé le portrait de William Shakespeare en perçant le mystère du génie littéraire dans Anonymous, Roland Emmerich revient au blockbuster avec tout ce que cela peut contenir en termes d'éléments récurrents. Paradoxalement, si on semble habitué au style Emmerich, la première bande-annonce de White House Down semble déjà nous faire oublier que son concurrent La Chute de la Maison Blanche (Olympus Has Fallen, d'Antoine Fuqua) vient de sortir en salles.
Deux petites minutes d'une belle intensité ouverte sur des extraits en caméras subjectives, faites d'extraits de journaux télévisés entre commentateurs estomaqués et images saccadées, entrecoupés d'une citation très fameuse d'Abraham Lincoln : "L'Amérique ne sera jamais détruite par des forces extérieures. Si nous chancelons et perdons nos libertés, ce sera parce que nous nous serons détruits nous-mêmes." Le ton est donné.
Pour qui n'a pas les souvenirs embrouillés, le cinéma américain s'évertue à mettre en avant un patriotisme exacerbé quand le pays est mis à feu et à sang par une menace extérieure, qu'elle puisse être d'ordre naturelle, russe ou extraterrestre. Le héros s'en sortait alors indemne en sauvant l'Amérique (mais aussi le monde par extension). Dans White House Down et le parti pris de citer solennellement Abraham Lincoln, un code est remis en question. Le mal viendra de l'intérieur et d'un groupe de paramilitaires aux intentions aussi mystérieuses que mauvaises. En héros, Channing Tatum n'est pas (encore) affiché comme un sauveur potentiel. La première affiche dévoilée le mettait debout, le regard vide, tête inclinée, s'éloignant d'une Maison Blanche d'où sort une fumée symbole de destruction.
Dans l'affiche internationale qui a ensuite été révélée, White House Down ravive les fantômes du passé, et notamment ceux du fameux attentat meurtrier du World Trade Center – la Maison Blanche devait d'ailleurs être touchée, tout comme le Pentagone, qui lui, le sera – du 11 septembre 2001. "Ca va commencer comme n'importe quel autre jour" annonce l'affiche (notez l'utilisation du futur et non du passé) qui montre touristes et américains sous un soleil généreux avec à l'horizon, le phallique Washington Monument. Un symbole de pouvoir que Roland Emmerich avait déjà détruit dans 2012.
"White House Down", avec Channing Tatum, Jamie Foxx, Maggie Gyllenhaal, Jason Clarke, sortira dans les salles françaises le 4 septembre prochain.
C.R.