Acteur abonné aux seconds rôles et presque aussi connu pour sa grosse moustache blanche que pour ses apparitions au grand écran, Wilford Brimley est décédé à l'âge de 85 ans samedi 1er août 2020, s'éteignant dans l'Utah après avoir été hospitalisé en soins intensifs sous dialyse en raison de problèmes rénaux depuis plusieurs semaines.
Bien connu aux Etats-Unis pour avoir été longtemps le visage très patriarcal des céréales Quaker Oats ainsi que l'ambassadeur d'une campagne de sensibilisation au diabète (qui lui avait d'ailleurs valu le surnom "Diabeetus" en raison de sa manière de prononcer le nom de la maladie, dont il était atteint), l'acteur américain avait joué dans près de 70 films, téléfilms et séries après avoir commencé sa carrière dans les années 1970.
Natif de Salt Lake City, Brimley avait quitté l'école pour servir dans les Marines, puis, à son retour, avait enchaîné les petits boulots : garde du corps pour le magnat Howard Hugues, ouvrier agricole et cow-boy dans un ranch, forgeron... Il s'était rapproché du milieu du showbiz alors qu'il ferrait des chevaux pour le cinéma et la télévision, et avait commencé à tenir quelques rôles mineurs, en particulier dans des westerns, après avoir été encouragé par son ami l'acteur Robert Duvall.
Rendu célèbre au milieu des années 1970 par la série The Waltons, il lui avait fallu attendre encore quelques années avant de s'illustrer réellement au grand écran. En 1982, il tenait ainsi face à Kurt Russell l'autre rôle principal d'un des films cultes de John Carpenter, The Thing, incarnant le biologiste (Dr Blair) qui autopsie "la chose" et perd progressivement les pédales.
Puis, en 1985, après avoir joué entre-temps dans Tendre bonheur (rôle que lui avait obtenu auprès de lui Robert Duvall), Le Justicier de minuit (avec Charles Bronson), L'Affrontement (avec Paul Newman) ou encore Le Meilleur de Barry Levinson (au sein d'un casting cinq étoiles composé de Robert Redford, Kim Basinger, Glenn Close et encore son bienfaiteur Robert Duvall), il s'était à nouveau mis en évidence dans un autre sommet du cinéma de science-fiction, tenant l'un des rôles principaux de Cocoon, quatrième film d'un jeune réalisateur en plein essor : Ron Howard. Un peu trop jeune pour ce rôle de papy qui tombe dans un bain de jouvence (il avait à peine 50 ans lors du tournage), Wilford Brimley avait dû blanchir ses cheveux et sa moustache et se faire "dessiner" des rides pour plus de vraisemblance.
Toujours dans des seconds rôles, il avait continué par la suite à promener son visage débonnaire dans des films portés par de grandes vedettes, comme La Firme (1993), avec Tom Cruise, Chasse à l'homme de John Woo et avec Jean-Claude Van Damme la même année, In & Out (1997), avec Kevin Kline (dont il jouait le père) ou le téléfilm Crossfire Trail (2001), pour lequel il retrouvait Tom Selleck, près de vingt ans après leur collaboration dans Les Aventuriers du bout du monde. Plus rare à partir de ces années 2000, on l'avait toutefois revu face à Hugh Grant et Sarah Jessica Parker dans la comédie Où sont passés les Morgan (2009), son dernier rôle.
Père de quatre enfants de son mariage avec Lynne Bagley, son épouse de 1956 à sa mort en 2000, Wilford Bromley, qui était par ailleurs un musicien accompli, était remarié depuis 2007 avec Beverly Berry, avec qui il était actif dans le domaine associatif.
GJ