Les jours passent, et la Covid-19 continue de frapper ! William Wavrin l'a également contractée et a développé une myocardite pendant la contamination. Toujours privé de compétition, le rugbyman alerte sur les dangers cardiaques du virus.
"J'ai la chance d'être un athlète pro très suivi. Je pense surtout aux sportifs amateurs qui n'ont pas ces moyens, à ceux simplement qui courent de temps en temps et qui ont eu le virus. Je leur dis : Faites attention, ne reprenez pas le sport sans prendre toutes les précautions, sans l'avis de votre médecin car cela peut-être grave", confie William Wavrin au Parisien. Le troisième ligne du Stade Montois Rugby parle en connaissance de cause ; testé positif à la Covid-19 en octobre dernier, il a développé une myocardite détectée grâce à une IRM, et qui le tient toujours éloigné des terrains.
"Nous nous sommes fait tester juste en rentrant de ce match [FC Grenoble Rugby - Stade Montois, pour la 8e journée de Pro D2, NDLR]. Nous étions une trentaine de gars positifs dans l'effectif. C'est énorme !, se souvient William Wavrin. On l'a chopé avec une équipe adversaire sur le terrain. On ne sait pas si c'était au match à Grenoble ou celui d'avant (contre Nevers). Mais le mal était fait." L'athlète de 30 ans n'a souffert que de symptômes légers, à savoir "un petit rhume" et une petite fatigue, "mais rien de fou".
Je n'ai jamais rien senti. J'ai des collègues qui ont perdu 5 - 6kg avec le virus
Heureusement, "la Ligue nationale sait que [le virus] peut laisser des séquelles sur le coeur et les poumons. Elle nous impose donc de faire un test cardiaque avant de reprendre l'entraînement." William Wavrin suit les instructions et finit par consulter un cardiologue du sport. "Là, après un test à l'effort et une IRM, on m'a dit que j'avais développé une myocardite durant la contamination. On peut l'avoir avec n'importe quel virus, une mauvaise grippe par exemple. Mais là, c'est bien la Covid qui me l'a donnée car je n'avais rien avant."
"Je n'ai jamais rien senti. J'ai des collègues qui ont perdu 5 - 6kg avec le virus, sont restés alités longtemps mais moi rien. Donc, je ne m'y attendais pas. Si l'IRM n'avait rien signalé, j'aurais continué à vivre normalement sans m'apercevoir de rien", poursuit le nouveau trentenaire passé par le Racing 92. Privé de compétition depuis, il suit l'évolution de son inflammation. Non-décelée, elle peut accroître le risque d'insuffisance cardiaque, de troubles du rythme cardiaque, d'infarctus ou de mort subite.
"Je ne suis pas à plaindre, positive-t-il. J'ai entendu qu'après avoir eu le Covid, une adolescente a dû se faire amputer d'une jambe. Si on me dit que l'inflammation s'est aggravée et que je dois arrêter mon sport, cela me fera un choc. Je le redoute mais que pourrais-je y faire ? La vie est plus importante."