

Avec le succès critique et public de son livre Une simple lettre d'amour (Grasset), ainsi que son arrivée au sein de l'équipe d'On n'est pas couché (France 2), Yann Moix est l'un des hommes du moment. Il n'est donc pas étonnant de voir l'écrivain de 47 ans en couverture du magazine Technikart. L'ex-boulimique sexuel assumé qui déteste la famille a accordé un long entretien à la parution. Enfance, amour et ce qui nous attend dans ONPC... le polémiste se confie.
Un ex-"salaud" avec les femmes
Des aventures sans lendemain, Yann Moix en a connu pléthore et ne le cache pas. Déclarant – mais sans s'en vanter – avoir fréquenté durant une longue période de sa vie une fille différente quasiment tous les soirs, il l'avoue : il s'est souvent "comporté comme un salaud", insensible à la souffrance amoureuse. "Quand j'étais gentil, je souffrais avec les femmes, et quand je n'en avais rien à foutre, elles adoraient ça", analyse-t-il.
Se lassant finalement de faire "un one-man show pathétique avec une seule spectatrice" tous les soirs, l'auteur a fini par se calmer : "J'ai tout arrêté avant de fêter mes 40 ans." Ne changeant plus de relation au quotidien, le futur partenaire de Léa Salamé explique que ses relations ne durent malgré tout pas plus de deux ans et demi. La raison ? Sa névrose de la cellule familiale qu'il compare à la Corée du Nord. "Je suis dans un no-man's land entre adolescence et vraie vie d'adulte, où je refuse aussi bien de dragouiller en boîte que de construire une vie de couple avec des enfants. Ce qui pose problème avec les filles au bout d'un moment : elles veulent quand même, donc je suis coincé", explique-t-il.
Une famille ultra-violente
Ce dégoût profond de la filiation vient peut-être de l'enfance de Yann Moix qui décrit sa propre famille comme "ultraviolente, physiquement violente". Sans entrer dans les détails, le romancier raconte : "Je n'étais bien qu'à l'école. En rentrant chez moi, c'est l'épouvante qui commençait. (...) Quand tu es sous-estimé et dévalorisé 24 heures sur 24, tu ne peux jamais penser que tu réussis." S'il a donc pris sa revanche concernant sa réussite, Yann Moix ne sera peut-être jamais capable de ne plus fuir la vie de famille. "Cinq ans d'analyse n'ont pas réussi à m'aider", lâche-t-il.
Dans ONPC, "Y'en a qui vont morfler !"
S'investissant donc plus dans le travail que dans sa vie privée, le quadragénaire s'exprime également au cours de l'entretien sur sa future fonction auprès de Laurent Ruquier dans On n'est pas couché. S'il a été débauché, c'est notamment pour les angles inédits qu'il aborde lors de ses interventions. Et pour cause, Yann Moix est un grand bosseur, particulièrement pointilleux. Ainsi, il annonce : "J'irai faire le strict inverse de ce qu'aurait fait un Nicolas Bedos ayant eu le poste. Je n'y serai pas pour parler ni de mes goûts ni de moi. Je lirai les bouquins des essayistes et des politiques avec une acuité démentielle, et je ne les lâcherai pas. (...) Y en a qui vont morfler !"
Pour autant, Yann Moix ne sera pas là pour faire de la polémique tous les samedi soir. Promettant qu'il n'y aura pas de crise, ni d'insultes, le remplaçant d'Aymeric Caron conclut avec une ironie certaine : "Le simple fait d'être soi-même, ça suffit pour créer le buzz et se faire détester. Il n'y a pas besoin d'en rajouter. Le simple fait d'être moi, je sais déjà que ça posera des problèmes."
Sarah Rahimipour