![Nathalie Noah, Yannick Noah, sa femme Isabelle Camus et Cécilia Rodhe à Paris le 4 octobre 2007](https://static1.purepeople.com/articles/3/12/22/03/@/1146939-nathalie-noah-yannick-noah-his-wife-580x0-2.jpg)
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Il y a trente ans jour pour jour, Yannick Noah décrochait le titre à Roland-Garros. Aujourd'hui, il reste le seul et unique tricolore à avoir glané un titre du Grand Chelem. Le 5 juin 1983, il battait le Suédois Mats Wilander (6-2, 7-5, 7-6) sous les yeux de sa famille. Aujourd'hui, date anniversaire de cette victoire historique, la soeur de Yannick Noah, Nathalie, se confie et raconte la victoire dans les colonnes du Parisien.
Quel souvenir retient celle qui accompagne son frère Yannick dans l'association Les Enfants de la Terre, créée par leur maman Marie-Claire, décédée en octobre 2012 ? "C'est une question difficile, répond-elle. C'était il y a trente ans ! Pour nous, il était impossible que Yannick gagne. (...) J'étais enceinte de huit mois et demi, donc sur le coup, je n'étais pas bien. J'ai failli accoucher sur le terrain !" La nuit fut donc longue pour le clan Noah, et ce n'est qu'au petit matin que la famille a réellement pris conscience de l'exploit de Yannick : "On a fait la fête toute la nuit avec le groupe Téléphone dans une maison de campagne. (...) On a vraiment réalisé quand papa est allé chercher les croissants le lendemain matin. Il a acheté un nombre incroyable de journaux."
Et curieusement, Nathalie se dit heureuse que son frère n'ait gagné qu'une fois un Grand Chelem, et en particulier Roland-Garros. Selon elle, voir les mêmes figures chaque année ne donne pas la même saveur aux victoires : "Quand on voit les joueurs qui gagnent dix fois comme aujourd'hui, je trouve qu'on ne prend pas le même plaisir. L'année suivante, quand il a perdu, personne n'était vraiment déçu. Même Yannick disait avoir atteint son objectif."
Un objectif qui a considérablement changé la personnalité préférée des Français. "Je me dis qu'il était quand même très jeune quand il a gagné, explique Nathalie. C'était un gosse. Il avait 23 ans et ne pouvait plus sortir sans se déguiser. Comme il est gentil en plus, il signait à chaque fois les autographes. Après, il a craqué sous la pression et disait : 'Je veux habiter aux États-Unis.' Il avait peint sa voiture avec le drapeau américain dessus. Il n'avait plus de vie." Finalement, Yannick Noah a appris à vivre avec cette étiquette de seul tricolore à s'être imposé à Roland-Garros durant l'ère Open. Une situation qui convenait parfaitement à sa maman Marie-Claire : "Maman en tous cas, dès qu'un Français arrivait en demi-finale, elle ne regardait plus les matchs. Elle était stressée et voulait absolument que Yannick reste le dernier. Elle ne voulait pas qu'un Français gagne Roland-Garros."
Roland-Garros est d'ailleurs un endroit où Nathalie ne se rend que rarement, prétextant un spectacle devenu ennuyeux, à quelques rares pétages de plombs près sur le circuit ATP. "Avant, John McEnroe et les autres pouvaient faire les cons et râlaient, regrette-t-elle. Maintenant, dès qu'un joueur râle, il prend un avertissement. On s'ennuie un peu." Quant à Yannick Noah, hors de question de le voir dans les allées de la porte d'Auteuil. Chacune de ses apparitions provoque des émeutes : "On est obligé d'appeler la sécurité."
Un Yannick Noah qui a toujours joué son rôle de grand frère, comme Nathalie le raconte au Parisien : "Quand Yannick est parti, il était très fort et on l'admirait. C'était le grand frère qui couvait ses soeurs. De toute façon, Yannick couve tout le monde. Il s'est donné ce rôle depuis qu'il est tout jeune. Quand je séchais les cours, c'est lui qui m'engueulait et pas maman, alors qu'on n'avait que deux ans d'écart !"