Biographie
- Naissance : 1 novembre 1939, Avignon
- Âge : 85 ans
- Signe astrologique : Scorpion
- Résidence : France
Médecin, cofondateur de Médecins Sans Frontières et Médecins du Monde, plusieurs fois ministre dans des gouvernements de droite comme de gauche, Bernard Kouchner est une des personnalités politiques et médiatiques françaises de premier plan depuis les années 70. Il est le compagnon de la journaliste Christine Ockrent.
Bernard Jean Kouchner naît à Avignon le 1er novembre 1939. Son père est un médecin juif d'origine lettone et sa mère une infirmière bénévole de la Croix Rouge. Ses grands-parents paternels ont été déportés à Auschwitz en 1944. Frappé très tôt par le désir du militantisme, il commence sa carrière d'activiste dès le lycée Voltaire, en allant en car soutenir les dockers en grève au Havre. Pendant ses études de médecine, il participe au journal Clarté, de l'Union des Etudiants Communistes, qu'il a rejoint au moment de la guerre d'Algérie. A Clarté, il rencontre des intellectuels comme Jacques Monod et Louis Aragon.
L'UEC à cette époque est en conflit avec la direction du Parti communiste français, se sentant plus proche de son homologue italien qui a déjà entamé sa critique du stalinisme. Après un voyage à Cuba en 1965 avec le mouvement, lors duquel il interviewe Fidel Castro, Bernard Kouchner quitte la mouvance communiste. Il siège ensuite à la direction du Comité Vietnam, qui lutte contre l'impérialisme américain, et participe à la création de L'Evénement avec son ami Michel-Antoine Burnier. Durant mai 68, il participe à la rédaction d'un Livre Blanc de la Médecine, mais il ne s'implique pas plus avant dans le mouvement.
Par la suite, après avoir terminé ses études de gastro-entérologue, il apprend par son ami Marek Halter que la Croix Rouge cherche des médecins pour une mission humanitaire au Biafra, un nouveau petit pays d'Afrique en proie à une guerre de sécession d'avec le Nigeria, qui a abouti à une famine terrible et très médiatisée en Occident. Il va faire trois séjours humanitaires dans la région et rompre son devoir de réserve de médecin en signant un article accusateur qui prend fait et cause pour les rebelles biafrais. Durant ces années avec la Croix Rouge, qui sont des missions non rémunérées, il travaille en parallèle à l'Hôpital Cochin et dans une clinique parisienne. Il accompagne en même temps la création du magazine Actuel, lancé par son ami Michel-Antoine Burnier avec Jean-François Bizot. Mais c'est comme scénariste de la série télévisée Médecin de nuit, entre 1976 et 1986, qu'il trouve l'essentiel de ses revenus.
Près le Biafra, il participe à d'autres missions pour la Croix Rouge, en Jordanie, au Liban, au Kurdistan... En décembre 1971, il participe à la création de Médecins Sans Frontières, dont il revendique d'avoir trouvé le nom. En 1979, le grand public le découvre quand il lance l'opération Un bateau pour le Vietnam pour recueillir et soigner les boat people qui fuient le régime communiste en train de gagner la guerre du Vietnam. A la suite de ce coup médiatique, il est mis en minorité à MSF, qui réclame que les opérations se fassent sans publicité ni "personnalisation". En 1980, Bernard Kouchner quitte donc le mouvement pour s'en aller fonder une nouvelle ONG, Médecins du Monde.
Avec l'accession de Mitterrand à la présidence en 1981, il commence à fréquenter les cercles du pouvoir, introduit par ses anciens amis de l'UEC. Il mène campagne auprès des institutions internationales pour que soit reconnu le droit d'ingérence, qui sera toujours son credo. Il est soutenu par Jacques Chirac, devenu premier ministre de cohabitation, puis en 1988 s'engage pour la réélection de Mitterrand.
Bernard Kouchner fait alors partie des personnalités françaises les plus populaires, en raison de sa présence médiatique accrue. Il est nommé Secrétaire d'Etat chargé de l'insertion sociale dans le premier gouvernement Rocard et se lance en politique officiellement en briguant un poste de député dans le Nord, où il est parachuté par le Parti socialiste, mais il encaisse un échec électoral violent. Il conserve malgré tout son poste ministériel et va rester au gouvernement, à divers postes, quasiment tout au long du septennat. Il est tour à tour secrétaire d'État chargé de l'Action humanitaire, secrétaire d'État auprès du ministre d'État, chargé de l'Action humanitaire, ministre de la Santé et de l'Action humanitaire, secrétaire d'État puis ministre délégué chargé de la Santé. Ses divers postes lui permettent de nombreux voyages à l'étranger et son influence fait de lui une sorte de ministre des Affaires Etrangères bis, capable d'influer sur des décisions du gouvernement pour intervenir dans des pays en crise, toujours au nom du droit d'ingérence. Son action pour intervenir en Somalie est largement médiatisée quand on le voit, sac de riz sur l'épaule, sur une plage somalienne, en VRP de son opération humanitaire. Mais il n'est pas tourné que vers les pays exotiques : durant son passage au ministère de la Santé, il développe l'usage des médicaments anti-douleur à l'hôpital et écrit une loi sur la bioéthique qui sera adoptée plus tard.
En 1999, il quitte le gouvernement pour devenir haut représentant de l'ONU au Kosovo ; il va ainsi administrer le pays durant 18 mois. De retour en 2001, il affronte la crise de la vache folle et passe une loi qui porte son nom sur le droit des malades. Il s'est aussi largement investi dans la lutte contre le sida.
Après cette période de hautes responsabilités, et une fois la droite revenue au pouvoir, il exerce diverses activités de conseil, auprès de gouvernements africains ou de grands groupes industriels. Son image n'en est pas altérée, au point qu'il figure en tête d'un sondage du Point sur les personnalités que les Français aimeraient voir président. Il y réfléchit très fort, mais se fait doubler par Ségolène Royal, dont il rejoint l'équipe de campagne tout en militant pour un gouvernement d'ouverture. Il est écouté sur ce point puisque Sarkozy élu, et tout en restant encarté au PS, Bernard Kouchner devient ministre des Affaires Etrangères du gouvernement François Fillon. Ce qui aboutit à son exclusion du Parti socialiste.
Durant son mandat, il est comme toujours très impliqué sur les territoires en crise, en Irak, au Darfour... Mais il doit faire face à une organisation interne qui privilégie les avis des proches de Sarkozy et, à la suite du remaniement de 2008, il quitte le gouvernement. Auréolé d'une popularité liée à ses engagements humanitaires, Bernard Kouchner se retranche un peu de la sphère médiatique, sans jamais en rester très loin. Il occupe depuis divers postes d'administrateur et de conseiller.
Bernard Kouchner rencontre Evelyne Pisier (soeur de la comédienne Marie-France Pisier) en 1964 lors du voyage des étudiants communistes à Cuba, où celle-ci commence par avoir une relation avec Fidel Castro. Revenue en France, et devenue professeur de droit, elle retrouve Bernard Kouchner et l'épouse. Le couple aura trois enfants (1970 et des jumeaux en 1975). Ils se séparent en 1980.
Il rencontre alors la journaliste belge Christine Ockrent, qui peu après devient célèbre quand elle présente le journal télévisé de 20h sur la deuxième chaîne. Le couple a eu un fils, né en 1986.