Biographie
La tornade Laure Calamy s'est levée dans Dix pour cent, mais elle avait déjà soufflé sur le cinéma et le théâtre français.
Laure Calamy naît à Orléans le 22 mars 1975. Son père est médecin hospitalier spécialiste des infections et sa mère infirmière devenue psychologue, mais c'est le théâtre qui la passionne, dès l'adolescence, après une première expérience de l'attente du public lors d'un spectacle de colonie de vacances. Une fois son bac obtenu, elle s'installe à Paris et intègre le Conservatoire national d'art dramatique, dont elle est diplômée en 2001.
C'est d'abord le metteur en scène et dramaturge Olivier Py qui la remarque et la fait débuter en 2001 dans sa pièce Au monde comme n'y étant pas. Il la dirigera par la suite à plusieurs reprises au fil de sa carrière. Après ce baptême du feu, elle est sur les planches régulièrement, parfois dans plusieurs spectacles par an. Elle joue aussi bien Corneille (Le Menteur, en 2004), Jean Genet (Les Paravents, en 2004), Eugène Labiche (Un chapeau de paille d'Italie, en 2005), Bertolt Brecht (Dans la jungle des villes en 2008 et Homme pour homme en 2014), Shakespeare (Au moins j'aurai laissé un beau cadavre, en 2011), Marivaux (Le Jeu de l'amour et du hasard, en 2018, qui lui rapporte le Molière de la meilleure comédienne de théâtre privé) que des auteurs contemporains.
Elle démarre la même année (2001) au cinéma, dans Sauvage innocence de Philippe Garrel. Elle va jouer principalement des seconds rôles dans des films d'auteurs, restée à l'écart des grosses comédies balourdes à la française. On la voit chez Bruno Podalydès (Bancs Publics (Versailles Rive-Droite), 2009), Albert Dupontel (9 mois ferme, 2013), Audrey Dana (Sous les jupes des filles, 2014), Justine Triet (Victoria, 2016, et Sibyl, 2019, les deux avec en vedette Virginie Efira), Alain Guiraudie (Rester vertical, 2016), Vincent Macaigne (Pour le réconfort, 2017), puis elle trouve dans Ava (2017) un rôle à sa mesure, dans ce drame qui lui vaut une nomination au César de la meilleur actrice dans un second rôle.
Entre-temps, Laure Calamy a été touchée par la grâce de Dix pour cent, la série mise en oeuvre par Dominique Besnehard qui a rendu célèbre tous ses acteurs (du moins ceux qui ne l'étaient pas déjà, mais eux jouaient leur propre rôle). En Noémie, assistante gaffeuse amoureuse de son boss Mathias (Thibault de Montalembert), faisant un duo inoubliable avec son alter ego Nicolas Maury, elle crève l'écran et devient une actrice populaire et demandée.
Suite à cette éclosion, tardive mais remarquée, Laure Calamy a pris une place de choix dans l'univers du cinéma français. On l'a vue dans Embrasse-moi d'Océane Rose-Marie (2017), en premier rôle dans Bonheur académie (2017), Nos batailles (2018) avec Romain Duris, Roulez jeunesse (2018) avec Eric Judor, Mademoiselle de Joncquières (2018), un film en costume avec Cécile de France, Edouard Baer et Alice Isaaz, La Dernière folie de Claire Darling (2018) avec Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni, Le Dindon (2019) de Jalil Lespert avec Dany Boon, adapté d'une pièce de Feydeau et qui est un échec retentissant, puis Seules les bêtes (2019) de Dominik Moll, qui lui vaut une deuxième nomination au César de la meilleure actrice dans un second rôle, une appellation un rien usurpée puisque désormais ses seconds rôles sont quasiment des premiers rôles.
En 2020, on l'a vue dans Une belle équipe, un nouveau film sur le football féminin, avec Kad Merad et Céline Sallette, dans Antoinette dans les Cévennes, et dans le film de son partenaire Nicolas Maury, Garçon chiffon.
Laure Calamy a également tourné dans une quinzaine de courts-métrages, dont Ce qu'il restera de nous (2012) de son ami du Conservatoire Vincent Macaigne, et La Contre-allée (2016) de Cécile Ducrocq, qui remporte le César du meilleur court-métrage et pour son actrice le Prix d'interprétation au Festival de Sundance 2015.
A la télévision, elle a joué dans une paire de téléfilms, un épisode de C'est votre histoire, un autre de Boulevard du Palais, puis dans Holly Weed (2017) et Calls (2019).
Féministe combative depuis l'enfance, dans ses films et dans la vie, Laure Calamy a avoué "être amoureuse d'un guide de montagne colombien qu'elle rejoint dans une maison sans eau ni électricité des Basses Cévennes" et ne pas vouloir d'enfants.