Puissante par les rôles qu'elle choisit et l'incarnation qu'elle fait de ses personnages, Laure Calamy s'est hissée en quelques années parmi les actrices françaises les plus demandées et acclamées. Elle revient au cinéma dans le long métrage Annie Colère de Blandine Lenoir, traitant du droit à l'avortement. Elle joue une femme de 1974, ouvrière et mère de deux enfants qui rencontre le MLAC – Mouvement pour la Liberté de l'Avortement et de la Contraception qui pratique les avortements illégaux aux yeux de tous. Dans ce groupe unique, elle va trouver dans la bataille pour l'adoption de la loi sur l'avortement un nouveau sens à sa vie. Un rôle parfait pour celle qui se donne corps et âme à son métier, comme le prouvent certains souvenirs choc qu'elle a livrés dans son interview pour Libération.
Jouer semble être inné pour Laure Calamy tant elle est habitée par tous les rôles qu'elle tient sur les grand et petit écrans. Elle fait également des éclats sur scène, elle qui a décroché le Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre privé, pour sa prestation dans Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux. La secrétaire passionnée de Dix pour cent varie ainsi tous les types de performances et n'a jamais peur d'aller très loin dans sa passion pour le métier de comédienne.
Je me suis chopé des champignons humains
C'est ainsi qu'elle a collaboré à plusieurs reprises dans les pièces de Vincent Macaigne et ses anecdotes du spectacle Au moins j'aurais laissé un beau cadavre dans lequel elle jouait la mère de Hamlet sont parlantes. Se mettre en danger en tant que comédienne, Laure Calamy aime ça comme elle l'explique dans Libération : "Jusqu'à un certain point, j'aime me malmener dans le travail. Sur les plateaux de Vincent, c'était dangereux, on pouvait vraiment se blesser. Avec mon partenaire, on devait baiser à poil dans une flotte qu'on ne pouvait pas changer et qui croupissait au soleil. Ils mettaient des pastilles de Javel pour la désinfecter, je me suis chopé des champignons humains... une mycose, quoi !"
Manifestement, ses expériences borderline dans les pièces de Vincent Macaigne sont légion, comme dans Requiem 3 : "Comme il n'y avait pas assez d'argent pour acheter du faux sang, ils avaient préparé une sorte de potion artisanale mais qui avait pourri. Mon partenaire devait s'en asperger. L'odeur était devenue si ignoble qu'il s'est vomi dessus en pleine représentation. Il devait venir sur moi me violer longuement, il a juste eu le temps de me glisser 'J'ai dégueulé !', j'ai juste fait 'OK'. J'ai failli vomir moi-même." Prête à tous les challenges, Laure Calamy a toutefois un point faible : elle est pyrophobe, c'est-à-dire qu'elle a une peur pathologique du feu qui peut la mettre dans tous ses états comme l'avait raconté Catherine Hiegel à son propos dans le JDD.