Valéry Giscard d'Estaing

Né le 2 février 1926 à Coblence, où son père Edmond Giscard d'Estaing était en poste durant l'occupation de la Rhénanie par les forces françaises, Valéry René Marie Georges Giscard d'Estaing (VGE pour les intimes) fait ses études à l'école Gerson, puis aux lycées Janson-de-Sailly et Louis-le-Grand à Paris, et Blaise Pascal à Clermont-Ferrand. A 15 ans, il décroche un double bac, philo et mathématique.

À 18 ans, Valéry Giscard d'Estaing prouve qu'il n'est pas seulement un cérébral et s'engage dans la Première Armée (campagne 1944-1945) où il reçoit la croix de guerre. Il passe les concours de l'École polytechnique, puis de l'École nationale d'administration (ENA), intègre le corps de l'inspection générale des Finances en 1952. Cette année-là, il épouse Anne-Aymone Sauvage de Brantes qui lui donnera quatre enfants.

Sa carrière politique suit une progression fulgurante, jusqu'au plus haut poste de l'état en 1974, lorsqu'il bat de justesse François Mitterrand.

Valéry Giscard d'Estaing a ainsi été élu député du Puy de Dôme en 1956, puis nommé ministre des Finances et des Affaires économiques entre 1961 et 1974, sous les présidences du général de Gaulle et de Georges Pompidou. Maire de Chamalières, il quitte sa fonction d'édile de la ville pour celle du pays de 1974 à 1981.

20ème président de la République française, son septennat est marqué par de nombreuses réformes, comme la loi Veil légalisant l'avortement, l'abaissement de la majorité à 18 ans, la généralisation de la mixité dans les écoles ou l'instauration du divorce par consentement mutuel. Il lance les premières études sur le TGV, s'invite chez les Français lors de dîners, simplifie le protocole de l'Elysée... Bref, il tente de moderniser l'image de la République. Cependant, son mandat reste marqué par les chocs pétroliers et l'apparition du chômage de masse.

Fervent défenseur de l'Europe, il crée le Conseil de l'Europe, et travaille en faveur du parlement européen, afin de lui donner plus de pouvoir, notamment en matière budgétaire. Sans le soutien de Jacques Chirac, il perd alors l'élection de 1981 où les révélations du passé de Maurice Papon, qui fut un temps l'un de ses ministres, lui furent fatales.

Par la suite, il occupe la présidence de l'UDF, du Conseil Régional d'Auvergne, et se consacre de plus en plus à sa région par le biais de son mandat de député. En mars 2004, il perd son mandat et la présidence de la région, et décide d'intégrer le Conseil Constitutionnel, où une place lui est réservée en qualité d'ancien Président de la République.

Sa passion pour la construction européenne lui vaut en 2001, la médaille d'or de la Fondation Jean-Monnet pour l'Europe, et en 2002 le prix international Charlemagne d'Aix-la-Chapelle. Dans les années 1990, il fait partie d'un groupe de réflexion sur un projet d'organisation européenne qui deviendra le projet de traité constitutionnel européen.

En décembre 2001, le Conseil européen le nomme à la tête de la Convention sur l'avenir de l'Europe dont l'objectif est de simplifier les différents traités européens en rédigeant un projet de traité constitutionnel. Valéry Giscard d'Estaing présente ainsi la Constitution européenne, le 15 juillet 2003, et celui-ci est signé par les 25 membres de l'Union le 29 octobre 2004. A son grand désarroi, lors d'un référendum, la France dit non, et le projet est abandonné.

Bardé de médailles et de distinctions, Valéry Giscard d'Estaing est élu à l'Académie française, le 11 décembre 2003, au fauteuil de Léopold Sédar Senghor (16e fauteuil).