Muriel Robin et Pierre Arditi sont les stars de la nouvelle pièce écrite et mise en scène par Samuel Benchetrit, Lapin. Pour faire la promotion de la pièce qui sera jouée à partir du 21 septembre au théâtre Edouard-VII, les deux complices ont répondu aux questions du Figaro, édition du 31 août. L'occasion pour Muriel Robin de faire part d'une déception.
Le journaliste du célèbre quotidien a voulu évoquer au cours de l'interview la cérémonie des Molières - qui récompense chaque année depuis 1987, les artistes et les spectacles les plus remarquables de la saison, réunissant tous les genres et tous les théâtres, publics comme privés -, soulignant le fait que Pierre Arditi a déjà reçu le Molière du Meilleur acteur dans un second rôle (lui-même précise qu'il a aussi obtenu deux César) et Muriel, rien. L'humoriste et actrice tant aimée du public a souhaité alors mettre les points sur les "i".
"Ils l'ont fait à Annie Girardot alors... ils ne veulent pas me le donner. Au bout de six ou sept nominations, ça m'a atteint. Valérie Lemercier l'a eu trois fois. Je me dis : 'Ils ne cochent pas ma case'. Ca a déclenché un manque de confiance en moi", a-t-elle indiqué. Meurtrie, Muriel Robin confie que ce manque de reconnaissance n'est pas facile à vivre pour elle qui "n'est pas très solide". Et de rappeler qu'à l'étranger son talent a déjà été reconnu : "J'ai un Emmy Award [pour Marie Besnard, l'empoisonneuse, un téléfilm en 2006, NDLR], ce n'est pas si mal." "Je ne les aime pas beaucoup, ces Molières", conclut-elle.
Une confidence qui a touché en plein coeur Pierre Arditi confiant alors : "Je ne suis pas certain de rester dans l'académie des Molières. Je pensais que tu en avais au moins un, c'est dément ! Certains de mes grands aînés l'ont eu plusieurs fois, Michel Aumont, Michel Bouquet... très bien, l'avoir sept fois, est-ce bien raisonnable ?"
En 2015 au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1, Muriel Robin avait déjà évoqué cette déception. "Être reconnue des gens de la profession, c'est être aimée, c'est important. Quand on est nommé sept fois et qu'on l'a jamais, au septième coup ça m'a mis un genou à terre, vraiment. A force que ce ne soit pas vous qui êtes coché, c'est ne pas être choisie, ne pas être aimée (...) Je me disais qu'ils ne me voulaient pas moi, qu'ils ne m'aimaient pas. J'ai beaucoup douté de moi à cette époque. Ça a contribué à mon arrêt du one-man show. Je me suis dit que j'étais peut-être tombée dans le panneau de la flatterie, des amis qui vous disent que ce que vous faites est génial, que vous êtes la plus drôle de France, etc." Espérons que ce message sera entendu de la part de l'ensemble de l'Académie, appelé à voter lors de deux tours.