Les organisateurs avaient été clairs : Izia Higelin fait partie de la "famille des Francos", et pas question de la lâcher, même en pleine polémique ! Quelques jours après son discours plutôt violent contre Emmanuel Macron, dans lequel elle l'imaginait "pendu à 20 mètres de haut comme une pinata" et qu'elle voulait "mettre à terre gentiment" avec des "battes remplies de clous", la jeune femme était de retour sur scène ce jeudi.
Invitée aux Francofolies de La Rochelle, elle a en effet assuré le show comme si de rien n'était, pour le plus grand plaisir du public venu l'encourager. Mais qui n'a pas manqué de remarquer que la jeune femme n'avait pas pris la parole entre ses chansons ! Histoire, sans doute, de ne pas replonger dans des polémiques qui lui valent aujourd'hui une enquête du tribunal de Nice pour "provocation publique à commettre un crime ou un délit".
En effet, lors du concert à Beaulieu-sur-mer, la police avait été appelée par des membres du conseil municipal, présents sur place et choqués par ses propos. Arrivés rapidement, les forces de l'ordre n'avaient pu voir la chanteuse, discrètement exfiltrée et rentrée dans son "tour bus", où ils n'avaient pas l'autorisation d'entrer. Mais ses propos, qui ont fait le tour d'Internet, ont été largement repris et critiqués par les responsables politiques, notamment de la majorité, qui ont comparé cela à un "appel au lynchage". La jeune femme avait bien sûr nié ces accusations.
"Dans la tourmente, on ne la lâche pas"
D'autres, quant à eux, avaient rappelé la liberté d'expression des artistes, et l'exemple du journal Charlie Hebdo, qui a déjà dessiné le président de la République mort ou décapité, mais qui n'est pas mis en cause. Alors, y aurait-il une nuance dans la loi ? Le parquet en charge de l'enquête ne devrait pas tarder à trancher.
En attendant, si le festival de Marcq en Baroeul l'a déjà annulée, pas question pour ses fans, interrogés par BFM TV, de se priver d'elle. Si certains ont défendu l'idée que "la musique et la culture ont toujours été politiques", d'autres nuancent un peu, expliquant qu'il faut parfois "faire attention à ce qu'on dit". Mais tous, en tout cas, se sont bien amusés au son de ses rythmes endiablés.
Pour la plus grande joie des organisateurs, dont le directeur Gérard Pont : "Je ne suis pas procureur, je ne suis pas juge, je ne suis pas ministre de l'Intérieur. Elle était programmée aux Francofolies, elle fait partie de la famille des Francofolies, comme Jacques Higelin [le père de la chanteuse, ndlr] qui a été l'un des artistes les plus programmés. Elle est née ici et quand une artiste est dans la tourmente, quand elle fait partie d'une famille, on ne la lâche pas", a-t-il défendu. Cet été, la jeune femme, soeur d'Arthur H, devrait être programmée sur une vingtaine de festivals.