Dans le monde de la mode, il est immanquable ! Flamboyant directeur artistique de chez Balmain depuis 2011, Olivier Rousteing, adepte du "trop", du "too much", a complètement imposé sa personnalité à la marque. Attirant des stars du monde entier : Rihanna, Jennifer Lopez, Kanye West, ou encore Justin Bieber se bousculent pour ses créations, tout autant que les soeurs Kardashian, sur qui il avait misé à la fin des années 2000.
Une popularité qui ne se dément pas et qui se traduit aussi auprès du grand public : très adepte des réseaux sociaux, il est suivi par plus de 10 millions d'abonnés sur Instagram, où il offre une partie de son travail, lui qui, à seulement 38 ans, a déjà 15 ans de carrière chez Balmain, dont 13 comme directeur artistique. Un travail qui lui prend tout son temps, ce qui est parfois difficile à vivre.
Il faut dire que ce surdoué de la mode, qui est arrivé à son poste à seulement 26 ans, est un passionné. Mais qu'il comprend, au fur et à mesure du temps, que cette charge de travail phénoménale abîme peu à peu sa santé mentale. "Je vois plus mes proches, pas assez à mon goût, mais j'essaye de faire en sorte que ma vie personnelle soit un peu plus importante. Et depuis mon accident [il a été gravement brûlé en 2020 après un accident domestique, ndlr], au-delà de mes capacités physiques qui sont apaisées, j'ai compris les valeurs de la vie et ce qui était vraiment important humainement", a-t-il confié à nos confrères de GQ, dont il fait la Une cette semaine.
Une vie personnelle peu simple. Qui lui vient sans doute de son passé : adopté à l'âge d'un an par des parents bordelais, le trentenaire a longtemps eu du mal à gérer ses angoisses d'enfant. Et cela influe sur sa personnalité aujourd'hui : "J'ai toujours pensé que mes parents allaient me ramener à l'orphelinat, donc j'ai toujours essayé de vivre chaque journée avec mes parents comme si c'était la dernière, en me disant : s'ils sont déçus de l'enfant qu'ils ont adopté, j'aurais au moins été heureux avec eux jusqu'à la dernière minute", confie-t-il dans la même interview. "Mes parents trouvaient ça mignon, mais je suis toujours comme ça aujourd'hui dans tout ce que je fais. Je vis comme si c'était le dernier jour, comme si tout allait s'arrêter demain".
D'ailleurs, si le sujet de son adoption est toujours aussi présent, c'est qu'il n'est pas vraiment réglé dans sa tête : "Je suis né à Bordeaux, de parents éthiopien et somalien... J'ai découvert que a mère biologique m'a eu à 14 ans et que je suis sûrement le résultat d'un viol, donc mon père biologique n'est pas une personne à rencontrer... J'ai retrouvé ma mère biologique mais elle n'a pas daigné me rencontrer. Donc ce chapitre est un stand-by dans ma vie", a expliqué le jeune homme, dont la vie avait fait l'objet d'un documentaire, Wonder Boy, Olivier Rousteing, né sous X, sorti en 2019.
Alors, réussira-t-il un jour à trouver la "paix intérieure" ? Pas simple mais le créateur en rêve : "Je pourrais dire avoir un mec, avoir un chat et une maison à la campagne... Tout ça pourrait venir mais ce serait impossible sans avoir la paix intérieure, et le jour où ça arrivera, j'arrêterai peut-être de travailler", révèle-t-il.
En attendant, c'est à son travail, qu'il décrit comme "une passion et une addiction" que sa vie est dédiée, et à sa famille, de plus en plus présente. Mais pour lui, pas d'amoureux pour le moment : "Je ne veux pas être amoureux parce que je ne veux pas être distrait du chemin que je suis en train de créer. Si demain je tombe amoureux, je serais dans l'extrême et je serais capable de tout abandonner. Je préfère ne pas tomber amoureux et je m'oblige à ne rencontrer personne... C'est facile de fuir l'amour. La personne qui me fera tomber amoureux me fera comprendre qu'elle est ma priorité et je lâcherai les armes... Mais personne n'a réussi aujourd'hui et j'en suis très content".