C'est une femme amoureuse, qui n'oubliera jamais son mari "rock'n'roll" et leurs longues heures de fous rires, même quelques heures avant sa mort : alors qu'elle vient de célébrer le triste anniversaire des 14 ans de son décès, Brigitte, la veuve du chanteur Gérard Blanc, était invitée sur le plateau de Ça commence aujourd'hui pour raconter son mari, décédé dans ses bras, chez eux, à Paris, le 25 janvier 2009 après 12 jours de coma en Crète.
"Il est mort dans mes bras, à la maison. Quand on est revenus de Crète, il était bien sûr hospitalisé sauf qu'ils m'ont appelée en urgence en me disant : 'C'est bon, on a compris, il ne peut pas vivre loin de vous. Alors soit vous vous installez à l'hôpital, soit vous le reprenez chez vous mais ça va être très dur madame Blanc'", explique-t-elle. Sans hésiter, elle fait le choix de le ramener, malgré la lourde médicalisation et raconte qu'ils "hurlaient de rire" jusqu'aux dernières heures.
"On continue, on est ensemble. Et le jour où il est parti, on était ensemble, on venait de regarder un montage vidéo sur un canapé, quand il m'a dit je me sens pas très bien, et qu'il est mort là, sur mon épaule", se souvient-elle, émue. Refusant, ensuite, que les pompiers emmènent son mari, père de deux filles, Laura et Lou (nées d'unions antérieures) pour les soins funéraires, elle l'avoue, il est "toujours avec elle", elle n'a jamais pu s'en séparer.
Il faut dire que leur histoire est belle : tous les deux s'étaient mariés en 2007 et étaient partis, quelques mois avant sa mort en Crète, pour se reposer. Mais c'est là que la santé du chanteur décline. "Il est tombé dans le coma, parce qu'évidemment, il me l'a dit trop tard. On est en Crète, à l'autre bout de l'île. Le temps qu'ils [les secours, ndlr] arrivent, il se passe je ne sais combien d'heures. Dans l'ambulance, il s'agite comme un fou", raconte-t-elle d'ailleurs, avant de décrire la "morgue" dans laquelle les secours ont placé son mari.
"On s'était promis de mourir ensemble"
"Je n'y crois même pas quand on arrive : c'est des lits de camp de l'armée avec des draps sales, dégueulasses. Ils me jettent Gérard là-dessus et en fait [...] je lis le grec. Et je m'aperçois qu'ils l'ont mis dans un truc où je lis 'morgue'. Et là je deviens folle, se souvient elle. Mais complètement folle ! Et je hurle : 'C'est un chanteur hyper connu, vous ne pouvez pas le laisser crever comme ça dans un trou en Crète. Ils l'ont mis en réa pendant trois semaines." Refusant de le lâcher, elle s'y rend tous les jours, jusqu'à ce que son mari se réveille et la réclame enfin.
Lorsqu'elle s'approche de lui, sa veuve a un choc : "Vous savez ce qu'il ose me dire ? 'Tu m'as abandonné. Tu n'es pas venu une journée'", explique-t-elle, sous les rires attendris de Faustine Bollaert et des autres invitées, Maryse Gildas et Agathe Marielle.
Aujourd'hui, si elle a fait son deuil, Brigitte, qui travaille désormais pour préserver son oeuvre, l'avoue : elle ne passe pas une journée sans penser à lui. "Moi je suis avec lui, alors on me prend pour une dingue parfois, parce qu'effectivement je lui parle, parfois je l'engueule", raconte-t-elle. Et pour une bonne raison : "On s'était promis de mourir ensemble."