C'est dans son autobiographie, Comment te dire au revoir, que Stéphane Tapie (53 ans) a décidé de se livrer. L'occasion pour lui d'avancer, et de mieux gérer ce deuil impossible, qui suit la mort de son illustre père, Bernard Tapie. Celle aussi de se souvenir, de s'épancher sur ces mille histoires que ce père si singulier lui a permis de vivre. Un père pas comme les autres qui a connu aussi la case prison, et pour s'y préparer, le magnat des affaires parfois très difficile à gérer avec ses colères, se livrait à un drôle d'entraînement.
Ce 26 janvier cela aurait été son anniversaire. Pour cette occasion, nous avons décidé de nous plonger dans l'ouvrage de Stéphane Tapie. À la page 147, on découvre qu'en 1997 lorsque Bernard Tapie a compris qu'il n'échapperait pas à l'incarcération, et que sa condamnation à huit mois ferme était définitive, l'homme d'affaires et ancien ministre a décidé de "s'entraîner" à la vie en prison, comme le rapporte son fils. "Deux ou trois heures par jour, parfois plus, il s'enfermait dans sa cave, sans téléphone bien sûr, avec juste un livre ou quelques feuilles de papier pour écrire", apprend-on. Puis, le frère de Sophie Tapie écrit : "Parfois, il y restait la nuit. Il se fixait une heure avant laquelle il ne sortirait sous aucun prétexte afin de ne pas foutre en l'air toute sa préparation."
Il se serait flingué
Un drôle d'entraînement qui ressemble au personnage qu'était Bernard Tapie. À ce moment-là, celui qui allait devoir aller en prison pour huit mois entendait bien se "conditionner, lentement mais sûrement à l'enfermement". "'Apprendre à être solitaire'. Je pense que c'était une excellente idée; si un homme comme lui, du jour au lendemain, se retrouvait entre quatre murs, il se serait flingué", partage Stéphane Tapie dans Comment te dire au revoir. "Un lion en cage, au bout d'un moment, perd la flamme qu'il avait dans l'oeil. Son instinct sauvage le quitte, et il devient docile, écrit-il. Pour un homme comme Bernard Tapie, être docile, cela signifiait être cassé, abdiquer."