"Ils sont en train de tuer Julian Assange" a déclaré sa compagne Stella Moris, très émue, devant les députés français le 16 novembre 2021. "Chaque semaine, il est plus faible. Ils sont en train de tuer Julian Assange en ce moment, lentement. Je vous remercie de faire tout ce que vous pouvez pour sauver sa vie", a-t-elle ajouté. Avocat du fondateur de WikiLeaks, Stella Morris est aussi la mère de deux de ses enfants et va pouvoir prochainement se marier avec l'Australien détenu depuis deux ans et demi à la prison de haute sécurité britannique de Belmarsh.
Des députés ont plaidé pour que le fondateur de WikiLeaks Julian Assange bénéficie de "l'asile politique" en France, afin d'échapper aux poursuites des États-Unis qui veulent obtenir son extradition de Grande-Bretagne. Une proposition de résolution a été signée par une quarantaine d'élus de tous bords, pour affirmer que "la France ne peut rester muette" face au sort de l'Australien, "victime de l'acharnement judiciaire, mais en réalité politique" de Washington. Le texte est signé par de nombreux élus de gauche, mais également de la majorité et certains de droite : François Ruffin (LFI), Jean Lassalle (groupe Libertés et Territoires), le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle de 2022 et soutien de longue date d'Assange, le patron du Parti communiste et candidat à la présidentielle Fabien Roussel, l'ex-LREM aujourd'hui non-inscrit Cédric Villani ou encore le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde font partie des signataires. Le sujet des lanceurs d'alerte doit d'ailleurs être débattu ce 17 novembre 2021 à l'Assemblée nationale, avec une proposition de loi visant à renforcer leur protection.
Julian Assange a été arrêté par la police britannique en avril 2019 après avoir passé sept ans à l'ambassade d'Équateur à Londres, où il s'était réfugié alors qu'il était en liberté sous caution. Les juges de la Haute Cour de Londres sont appelés à dire dans les prochaine semaines s'ils confirment ou annulent le refus d'extrader l'Australien, qui risque 175 ans de prison aux États-Unis pour avoir rendu publics des centaines de milliers de documents classifiés.
Dans cette situation difficile, il y a une éclaircie : la possibilité de son mariage avec sa compagne Stella Morris. "Bonne nouvelle : le gouvernement britannique a reculé 24 heures avant l'échéance. Julian et moi avons la permission de nous marier à la prison de Belmarsh", avait tweeté l'avocate sud-africaine. Cette dernière a eu deux enfants avec Julian Assange quand il était réfugié dans l'ambassade d'Equateur à Londres.
La date du mariage n'a pas été fixée, pas plus que celle de la décision de la justice britannique sur l'appel formulé contre les Etats-Unis contre le refus d'extradition prononcé en janvier. En première instance, la justice britannique avait refusé d'extrader l'Australien de 50 ans, ex supposé de Pamela Anderson, en raison du risque de suicide s'il était remis aux autorités américaines.
Julian Assange est poursuivi par la justice américaine pour avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Il a été arrêté par la police britannique en avril 2019 après avoir passé sept ans à l'ambassade d'Equateur à Londres, où il s'était réfugié alors qu'il était en liberté sous caution. Il craignait une extradition vers les États-Unis ou la Suède, où il a fait l'objet de poursuites pour viol, depuis abandonnées.