C'est un exploit retentissant qu'a signé Clarisse Agbegnenou lors des Championnats du monde de judo, qui se tiennent actuellement à Doha, au Qatar. L'athlète de 30 ans entre encore un peu plus dans l'histoire de son sport et elle a désormais une place de choix au panthéon des plus grandes sportives de l'histoire de notre pays. Double championne olympique, elle vient de remporter son sixième titre mondial dans la catégorie des moins de 63 kg. À l'image d'un Teddy Riner chez les garçons, la native de Rennes (Ille-et-Vilaine) écrase tout sur son passage et elle fera forcément partie des grandes chances françaises lors des Jeux olympiques de Paris, l'an prochain.
Pourtant, rien n'a été facile pour Clarisse Agbegnenou ces derniers mois, elle qui est devenue maman pour la première fois le 17 juin 2022. Moins de onze mois après la naissance de sa petite Athéna, la judokate est donc de nouveau sur le toit du monde. Une performance exceptionnelle qu'elle a elle-même du mal à réaliser, comme elle l'a concédé après sa victoire, lorsque Le Parisien lui demande si elle aurait pu imaginer un tel scénario : "Pas vraiment, d'autant plus que lors de ma rentrée à Tel Aviv (en février), j'ai vu que je manquais de physique, que j'avais des problèmes avec la fédération. La seule confiance que j'avais alors c'était que je savais que j'avais des entraîneurs avec qui j'avais bien travaillé."
Venir à Doha, avec ma fille que je trimbale partout, c'est un défi
Aussi heureuse que soulagée, Clarisse Agbegnenou ne s'attendait certainement pas à un tel résultat, surtout aussi peu de temps après la naissance de sa fille. "C'est une vraie libération car ce que j'ai entrepris depuis la naissance d'Athéna n'est pas facile. Venir à Doha, avec ma fille que je trimbale partout, c'est un défi", explique-t-elle, avant d'en dire plus sur son quotidien : "J'allaite encore Athéna. (...) Je ne peux pas la laisser parce que j'ai un Championnat !"
Malgré son emploi du temps très chargé, Clarisse Agbegnenou arrive à conjuguer sa vie de jeune maman et d'athlète de haut niveau, même si les sacrifices sont nombreux. "Je pense que les gens ne savent pas tout ce que je fais avec ma fille. Je l'emmène aux entraînements, elle est avec moi quasiment H24", détaille-t-elle, avant de conclure joliment : "C'est grâce à elle tout ça, alors cette médaille d'or, je vais la lui mettre autour du cou et elle la gardera."