Sa dernière apparition médiatique remonte à 1990, sur le plateau de Michel Drucker. Ce dimanche 19 mars dans Le portrait de la semaine de Sept à huit, Dominique Tapie, la veuve de Bernard Tapie, est sortie du silence plus d'un an après la disparition de son mari. Le propriétaire de l'Olympique de Marseille nous quittait le 3 octobre 2021 à l'âge de 78 ans, emporté par un cancer. Au micro d'Audrey Crespo-Mara, la mère de deux de ses quatre enfants a accepté de revenir sur ses 52 années de vie commune avec Bernard Tapie. Une vie tumultueuse, entre richesse, ruine et affaires judiciaires. Une interview accordée dans le contexte de la sortie prochaine de son livre Bernard, la fureur de vivre, à paraître le 22 mars prochain aux éditions de L'Observatoire.
Bernard, je l'ai souvent comparé à un pur-sang. Il faut savoir le dresser. Et je n'y suis pas tellement arrivée.
Une femme de l'ombre certes, mais une femme brillante et intrigante, selon la journaliste : "J'avais très envie de connaître et de questionner cette femme qui est toujours restée dans l'ombre. Elle n'a pourtant rien d'une femme effacée. Elle a résisté à son mari toute sa vie, seule façon d'exister à ses côtés. Elle a toujours été aimante mais critique. C'est une femme intelligente, élégante", avait confié la femme de Thierry Ardisson au Figaro vendredi 17 mars. "Elle dit elle-même que c'est la deuxième interview télé de sa vie. La première c'était il y a 33 ans avec Michel Drucker !", avait-elle fait remarquer. "J'avais échangé avec elle à l'époque où je réalisais le portrait de Bernard Tapie, quelques mois avant sa disparition. Lui-même m'avait dit : 'La personne qu'il faudra interviewer quand je ne serai plus là, c'est ma femme. Elle seule me connaît vraiment. Mais bon courage ! Elle refuse de s'exprimer'. Leur fils, Laurent, m'avait dit la même chose. Ensuite, j'ai su qu'elle avait apprécié le portrait de son mari. Et plus récemment, j'ai échangé avec son éditeur qui a eu à coeur de me confier sa toute première interview télé, à l'occasion de la sortie de son livre", s'était réjouie la journaliste.
Au micro d'Audrey Crespo-Mara, la veuve du "Boss" s'est remémoré leur première rencontre : "J'avais 18 ans et demi et pendant quelques mois, j'étais dans une structure commerciale. J'ignorais qui était le véritable patron et là, j'ai vu entrer un énergumène un peu spécial, très agité. Déjà, on l'entendait arriver à cinq minutes parce qu'il avait à l'époque une Ferrari qui faisait un bruit d'enfer, donc trop show-off pour moi", s'est-elle d'abord souvenue. En effet, celle qui a "attendu 17 ans avant de l'épouser" a longtemps résister à son courtisan : "Elles étaient toutes à sa dévotion, mais moi c'était pas le cas." a-t-elle précisé.
Dans l'intimité, Bernard Tapie était "très possessif", a confié Dominique Tapie. Un trait de caractère difficile à vivre au quotidien : "Pour un regard, il pouvait aller trouver la personne et lui mettre son poing dans la figure", a-t-elle plaisanté. Elle est restée dans l'ombre, mais chacun avait sa place : elle à la maison avec les enfants, lui au travail. "Un mari à l'ancienne" a confié celle qui confirme être la cheffe du "Clan". Un mari caractériel, également, a-t-elle confié avec toutefois une grande bienveillance. "Il fallait vivre à son rythme, comme il l'entendait", a suggéré Audrey Crespo-Mara, ce que son invitée à confirmé en souriant.
Il était un peu soupe au lait
Aujourd'hui ruinée, Dominique Tapie est poursuivie pour une dette de 647 millions d'euros depuis le décès de Bernard Tapie, Dominique Tapie s'est vue contrainte de revoir son train de vie à la baisse : après la saisie de ses biens, elle a quitté leur hôtel particulier du 52 rue des Saints-Pères dans le VIIe arrondissement de Paris. Un choc pour celle qui a toujours résisté aux tempêtes. Malgré tout, elle reste droite dans ses bottes, et loyale envers celui qu'elle aimait : "C'était plus fort que tout."