"Le film ne peut pas être beau, le film ne peut pas être séduisant. Ne pas faire un film d'horreur. Rester avec Saul. Ne pas dépasser ses capacités de vision, d'écoute, de présence. La caméra est sa compagne, elle reste avec lui à travers de l'enfer." C'est avec ces mots qu'est présenté Le Fils de Saul par l'équipe du film. La bande-annonce vient d'être dévoilée.
Octobre 1944, Auschwitz-Birkenau. Saul Ausländer est membre du Sonderkommando, ce groupe de prisonniers juifs isolé du reste du camp et forcé d'assister les nazis dans leur plan d'extermination. Il travaille dans l'un des crématoriums quand il découvre le cadavre d'un garçon dans les traits duquel il reconnaît son fils. Alors que le Sonderkommando prépare une révolte, il décide d'accomplir l'impossible : sauver le corps de l'enfant des flammes et lui offrir une véritable sépulture.
Pour beaucoup de festivaliers, Le Fils de Saul était le choc de la 68e édition du Festival de Cannes. Il récoltera d'ailleurs le Grand Prix du jury présidé par les frères Coen. Ce long métrage n'a laissé personne indifférent avec son regard sur la Shoah. Le Hongrois László Nemes nous plonge dans la "solution finale" et va jusqu'à reconstituer cet enfer : l'atmosphère visuelle et sonore vécue par un membre des Sonderkommando pendant l'extermination systématique des Juifs dans les chambres à gaz. Parmi les réactions, certains sont abasourdis, d'autres disent qu'il a été courageux de s'attaquer à cela.
László Nemes, né en 1977 en Hongrie, mais qui travaille depuis ses études à Paris entre les deux pays, a mis cinq ans pour réaliser ce film qui lui tient à coeur pour des raisons personnelles, une partie de sa famille ayant été assassinée à Auschwitz. Pour le scénario, il a collaboré avec l'écrivain Clara Royer (Csillag). Devant la caméra : Géza Röhrig. "Il n'est pas un acteur, mais un écrivain, poète hongrois, qui vit à New York, que j'ai rencontré il y a quelques années. À un moment, j'ai pensé à lui. Sans doute car tout est mouvant et mouvement chez lui, sur son visage et son corps : impossible de lui donner un âge, il est à la fois jeune et vieux, mais il est aussi beau et laid, banal et remarquable, profond et impassible, très vif et très lent ; il bouge, remue vite, mais sait également très bien garder le silence et l'immobilité", explique le réalisateur dans le dossier de presse du film.
Le Fils de Saul, en salles le 4 novembre