C'est une affaire qui a plus de trois ans, mais qui a explosé en pleine Coupe du monde de rugby, au grand dam de Fabien Galthié et du XV de France. Sélectionné avec les Bleus, Bastien Chalureau, deuxième ligne au sein du club de Montpellier, a vu ressurgir une histoire qui date de janvier 2020. Le rugbyman de 31 ans se retrouve dans une bagarre de rue nocturne du côté de Toulouse, le club dans lequel il évoluait à l'époque. L'affaire est portée devant les tribunaux et le sportif est reconnu coupable d'une agression à caractère raciste sur deux personnes.
Bastien Chalureau décide alors de faire appel de la décision et un procès en appel a eu lieu le 14 novembre dernier. Lors de ce jugement en appel, l'avocat général a requis une peine de huit mois de prison avec sursis. Très discret depuis le début de cette affaire, Yannick Larguet, une des deux victimes dans cette affaire, a décidé de parler. Secoué par toute cette histoire, l'ancien rugbyman de 43 ans continue d'affirmer qu'il s'agit d'une agression à caractère raciste et qu'elle a eu un impact négatif sur ses proches. "Quel intérêt pour moi de tout inventer ? Quel intérêt ? Mon fils jouait au Stade Toulousain à l'époque des faits, le club l'a pris en charge, il ne voulait plus aller à l'entraînement, il était traumatisé et avait peur de croiser cette personne sur les terrains", raconte-t-il à L'Équipe , avant d'ajouter les mots que lui aurait tenu son fils : "Papa, est-ce qu'il va me frapper ?"
On a reçu des menaces proférées par des jeunes d'extrême droite
Yannick Larguet a tenu à attendre que la Coupe du monde soit terminée pour prendre la parole et dire ce qu'il a sur le coeur. "Bastien Chalureau a dit qu'il avait reçu des menaces de mort, que sa famille avait souffert. Moi aussi, nous aussi. On a reçu des menaces proférées par des jeunes d'extrême droite : 'On va vous péter la gueule, à coups de barres à mine, on en a fait d'autres'", explique-t-il, avant de conclure : "Quand tu reçois ça, que tes enfants entendent tout et n'importe quoi à l'école, sèchent le lycée et quittent l'internat pour rester à la maison et se sentir préservés... Mes enfants n'ont rien demandé."
Bastien Chalureau reste présumé innocent des faits reprochés jusqu'au jugement définitif de l'affaire.