Elle n'avait que 17 ans au moment de sa rencontre avec Gérard Miller, qui en avait de son côté 53. Élève de Terminale Littéraire, Aude G. avait décidé d'écrire au célèbre psychanalyste afin de faire un article sur la liberté d'expression pour un journal de son lycée. Ne pensant pas avoir de réponse de la part du thérapeute, celui-ci lui passe finalement un coup de fil en lui proposant une rencontre. Un rêve pour la jeune femme qui va rapidement se transformer en cauchemar.
Par la suite, elle rencontre trois fois le psychanalyste. "La première fois en compagnie de son amie et d'un camarade, le dimanche 11 novembre 2001. La dernière fois, seule, jour non daté du viol dénoncé, dans l'hôtel particulier de Gérard Miller, à Paris, où il avait emmené l'adolescente après un brunch" révèlent nos confrères du Parisien.
À l'époque, la jeune fille avait tenté de retranscrire son mal en réécrivant la chanson de Lorie, Près de moi. Cette version "dépeint le thérapeute en dragueur invétéré, voire maladif, usant de sa célébrité et de son aura pour séduire une jeune femme qu'il invite au resto ou qu'il ramène chez lui pour l'installer sur son canapé..." indiquent les journalistes.
Cette chanson ou plutôt ce texte manuscrit a été confié à la brigade des mineurs par M° Marie-Paule Pioli, l'avocate d'Aude G., 39 ans, qui a porté plainte pour viol contre Gérard Miller en février 2024. Elle raconte : "Je l'ai retrouvé dans une boîte en fouillant dans les affaires après mon dépôt de plainte. Ce refrain, je me suis aperçu que je l'avais toujours en tête". "Hé, Gérard/Tu fais bien tes 53 ans/Arrête de te faire passer pour un débutant/Tu sais, c'est pas parce que tu es à la télé/Qu'elles vont tout de suite dans tes bras succomber" peut-on lire.
Si ce refrain lui est toujours resté en tête, le reste avait été oublié : "Quand j'ai relu ces couplets, j'ai tremblé, je me suis effondrée". C'est ainsi que victime d'une amnésie, elle a oublié l'agression sexuelle qu'elle dit avoir subie de la part de Gérard Miller qui lui aurait imposé une fellation en 2001. Une "amnésie levée" suite aux nombreuses révélations du magazine Elle en janvier 2024 "dans lequel des dizaines de femmes soutiennent avoir été les proies sexuelles du médiatique thérapeute".
Désormais, c'est la confrontation avec le thérapeute que redoute le plus Aude G. "À la condition qu'il reste le dos tourné, que je ne croise surtout pas son regard, on m'a dit que cela était possible" a-t-elle confié, ajoutant que son but premier était que Gérard Miller soit reconnu coupable et qu'il ne "touche plus jamais personne".
Gérard Miller reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à clôture du dossier par la justice.