C'est ce qu'on appelle littéralement un pétage de plomb en direct ! Il s'est produit sur la chaîne France Info le 6 avril 2022 au soir, lors de l'émission Votre instant politique présenté par Gilles Bornstein, avec le candidat à la présidentielle Jean Lassalle. La pression du premier tour, qui aura lieu le 10 avril prochain, semble si forte qu'elle en a fait perdre ses moyens en direct à l'homme, connu pour sa bonhomie brute de décoffrage.
Le leader du mouvement Résistons ! n'a pas résisté à l'envie de lyncher en direct un journaliste qui a manifestement fait une chronique qui lui a déplue. Alors qu'il ne lui restait plus que quelques secondes pour défendre ses idées à l'aube du scrutin du premier tour, le député des Pyrénées-Atlantique de 66 ans a choisi de les utiliser pour traiter l'éditorialiste politique de la même chaîne, Renaud Dély, de "chien". Une séquence choquante repérée par le site Puremédias.
"Je veux dire simplement à Renaud Dély que je regrette profondément ce qu'il a écrit, même si c'est Franceinfo : C'est un chien !", a clamé Jean Lassalle à l'antenne. "C'est un chien !", a-t-il répété. Des mots violents condamnés directement par son interlocuteur Gilles Bornstein : "Non, vous ne pouvez pas dire ça !" Ce qui n'a pas calmé les ardeurs de son invité : "Il n'a pas le droit d'écrire ce qu'il a écrit. Et je le dis à Jean Quatremer aussi, ça, ce n'est pas de la politique. (...) Comment me connaît-il cet homme-là pour porter des jugements aussi graves ? Ce n'est pas digne ! Ce n'est pas digne !" Si le présentateur ne savait pas de quoi il parlait, Jean Lassalle n'en avait que faire : "Mais lui il va me comprendre, il va me comprendre."
C'est l'édito politique de Renaud Dély de la matinée du 6 avril sur France Info qui a provoqué l'ire de Jean Lassalle. Le journaliste le décrivait, dans le titre de sa chronique, comme un "complotiste des champs". La direction de France Info a condamné "vivement" les paroles de l'homme politique sur Twitter.
"En aucune circonstance, l'insulte n'a sa place dans le débat public et ne saurait intimider des journalistes et éditorialistes qui font leur travail", écrit la direction de la chaîne, qui "en appelle au respect et à un climat de sérénité que mérite le débat démocratique".
De son côté, Jean Lassalle a précisé sur Twitter, sans insulte cette fois, la raison de son énervement : "La raison de ce coup de sang ? Une chronique de trois minutes parue sur @franceinfo où l'immense Renaud Dely, grand 'journaliste' militant du service public, me traite de 'complotiste des champs' sans aucun argument tangible venant étayer son propos."
Pour se faire son propre avis, voici la chronique en question en ligne intitulée : "Présidentielle : Nicolas Dupont-Aignan et Jean Lassalle, le complotiste des villes et le complotiste des champs."