Plus de 30 ans après le drame, la tristesse est encore là. Le 19 juin 1986, Coluche décédait dans un tragique accident de moto dans le Sud de la France. Après avoir quitté Cannes dans l'après-midi, il se trouvait dans la commune d'Opio près de Grasse. Roulant à une allure avoisinant les 60 km/h sur une route limitée à 90 km/h - comme l'a prouvé une reconstitution - il a percuté une semi-remorque chargée de gravas.
Coluche ne portait pas de casque. Sa tête a heurté l'avant du camion de 38 tonnes et il est mort sur le coup. Le jour même, l'homme qui conduisait le camion a été interrogé par des journalistes d'Antenne 2. Dans son témoignage, Albert Ardisson, à l'époque âgé de 75 ans, rejetait la faute sur la vitesse de cette Honda 11 VFC noire et rouge que conduisait Coluche. "Je ne l'ai pas vu, il a débouché. Je l'ai vu quand il a tapé là. Qu'est-ce-que vous voulez que je vous dise d'autre ? Il allait vite, très vite. Je ne peux rien vous dire d'autre. C'est malheureux, qu'est-ce-que vous voulez que je vous dise", avait confié Albert Ardisson.
Resté silencieux, des obsèques du comique à la sortie de Putain de camion de Renaud, cet arrière-grand-père avait finalement donné de ses nouvelles dans le journal du Petit Niçois. Il expliquait alors n'avoir jamais oublié cet épisode "très grave" de sa vie et avoir développé une maladie mentale. Pour éviter le sujet, il racontait être le père de Thierry Ardisson : "Généralement, cela coupe court à toute discussion". Pour Albert Ardisson, c'est "une longue affaire qui dure depuis trente ans". Il n'en dira pas plus sur la supposée vitesse de Coluche.
Ayant vécu l'accident, le conducteur du semi-remorque vient infirmer la thèse de Jean Depussé et Antoine Casubolo, qui insinuaient dans le livre Coluche, l'accident (2006), aux éditions Privé, que sa mort n'était pas un accident. Ils posaient alors plusieurs questions autour de l'accident et soulignaient ses incohérences, ou encore, l'absence de témoignages de témoins.
Au moment de sa mort, Coluche s'était présenté à l'élection présidentielle de 1981. Fort d'un 16% d'intentions de vote dans les sondages, il inquiétait les partis de tous bords. On lui avait alors conseillé de ne pas se présenter. Après ces pressions et l'assassinat de son régisseur, René Gorlin, Coluche avait retiré sa candidature.