En 1985, un an avant sa mort, Coluche lançait les Restos du coeur pour apporter aux plus pauvres une aide alimentaire d'urgence. Trente-cinq ans plus, malheureusement, l'association existe toujours, car en France, nombreux sont ceux qui peinent à joindre les deux bouts. Pendant longtemps, sa veuve Véronique Colucci avait pris le relais, mais, depuis sa mort en 2018, leurs fils veillent à ce que le combat de Coluche perdure.
Du 2 au 4 octobre se tenait la webradio Radio Restos, lancée à l'initiative des Restos du coeur avec pour ambition de lever des fonds afin de pouvoir acheter des camions frigorifiques. Pari réussi puisque l'opération médiatique, organisée pour la toute première fois, a permis de récolter la coquette somme d'environ 245 000 euros. L'animateur Laurent Petitguillaume, au coeur du projet, avait déjà eu cette idée il y a une dizaine d'années. "Les Restos ont commencé à la radio. Mais en 2010, on m'avait dit que ça ne marcherait pas. Aujourd'hui, toutes les radios ont leur site et cela fonctionne très bien", avait-il expliqué dans des propos rapportés par Le Parisien lors du lancement en présence de Romain et Marius Colucci, les fils de l'humoriste disparu.
Les fils de Coluche sont désormais vigilants par rapport au combat de leur père, mort à seulement 41 ans dans un accident de moto. "C'est un patrimoine partagé par tous les Français. Et un patrimoine, ça s'entretient. Mon père a demandé à faire voter la loi Coluche, parce qu'il souhaitait assurer la pérennité de l'association", a clamé son fils Romain (48 ans). Son frère Marius (43 ans) a ajouté : "Cette action, c'est la philosophie de Coluche. Lui ne s'est jamais plaint de la misère, il en a toujours rigolé. On ne va pas apitoyer en disant que c'est terrible. On le sait déjà." Ainsi, pendant les 48 heures d'antenne, avec une quarantaine de stars radio de Bruno Guillon à Manu Lévy en passant par Manu Payet, il fallait avant tout compter sur de la bonne humeur ainsi que de la musique, des anecdotes ou encore des extraits des émissions de Coluche...
"On a livré 136 millions de repas cette année et cet hiver risque d'être cruel avec le Covid. C'est de plus en plus difficile de trouver des fonds. La compilation des Enfoirés subit la crise du disque, même si elle ne s'en sort pas trop mal par rapport aux autres. Et la tournée prévue en février [elle avait initialement été annoncée à la Halle Tony Garnier de Lyon du mercredi 13 au lundi 18 janvier inclus, NDLR] est menacée à cause de l'épidémie. Elle représente 12 % des financements", a expliqué Patrice Blanc, le directeur des Restos au Parisien.