Coluche généreux : son cadeau faramineux à l'Abbé Pierre, "son pote" qu'il a aidé financièrement

Le 19 juin 1986, c'est l'une des personnalités préférées des Français qui nous quitté dans un tragique accident de moto après avoir percuté un camion. À seulement 41 ans, Coluche, ou Michel Colucci de son vrai nom, a trouvé la mort au terme d'une vie intense et faite de grands accomplissements, lui qui a notamment annoncé sa candidature à l'élection présidentielle de 1981 avant de se retirer à la suite de pressions et de menaces. Un an avant son décès, celui dont les enfants ont bataillé plus de 30 ans pour récupérer l'héritage a fondé les Restos du coeur, un relais d'aide destiné aux plus pauvres et qui a rapidement entraîné un élan de solidarité dans la société française.

Début janvier 1986, Coluche décide d'ailleurs de réunir "tout le gratin du spectacle, de la politique, du sport et des médias", comme le précise Paris Match pour un grand concert sur TF1. Jean-Jacques Goldman est chargé d'écrire La chanson des Restos qui restera l'hymne des Restos du Coeur et qui va se vendre dès sa sortie à plus de 530 000 exemplaires en single, permettant de distribuer près de 8,5 millions de repas en un hiver. L'argent récolté par l'association est colossal et alors qu'il reste "des ronds", celui dont le routier qui l'a tué a été plongé dans la dépression après l'accident pense à faire un beau geste à une personne qu'il apprécie beaucoup. "Coluche offre un chèque de près de 150 millions de centimes à son 'pote' l'Abbé Pierre", comme l'écrivent nos confrères. Une somme qui devait probablement être destinée à venir en aide à son association Emmaüs.

Un geste très généreux de la part du regretté humoriste, qui aurait peut-être eu une attitude différente aujourd'hui vis-à-vis de l'homme d'église. Accusé d'agressions sexuelles par de nombreuses femmes, l'abbé Pierre, qui nous a quittés en janvier 2007, est au coeur du scandale depuis plusieurs mois maintenant. Ancien parrain de l'association Abbé Pierre, Éric Cantona s'est exprimé sur l'affaire dans une interview accordée à La Tribune du dimanche il y a quelques semaines. "Je crois qu'au-delà de l'abbé Pierre, c'est l'Église le problème. Et dans le monde entier (...) J'espère me tromper, mais est-ce que la foi catholique ne serait pas un moyen leur permettant d'assouvir leur soif de pouvoir et leurs vices ?", lance l'ancien footballeur.

Benjamin Lavernhe, qui venait d'incarner l'abbé Pierre au cinéma, a aussi tenu à revenir sur l'affaire. "De se dire qu'on est passés à côté de ça et qu'on ne l'a pas vu, c'est ça qui est le plus terrible", explique-t-il dans l'émission Beau Geste, sur France 2, avant d'ajouter : "Déjà je pense aux victimes, il y a 25 témoignages et c'est épouvantable. Forcément, on ressent une grande trahison, une grande tristesse. (...) De la sidération. Je cherche des mots, mais c'est difficile de les trouver. De l'effroi, parce que quelque part, c'était un ami."